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Dans le contexte de l’escalade sans précédent de la violence dans la zone de conflit israélo-palestinienne, des appels de plus en plus nombreux sont lancés en faveur d’une action collective visant à désamorcer la situation au Moyen-Orient, y compris la tenue d’une conférence internationale. La Fédération de Russie soutient activement cet esprit et a toujours défendu la nécessité d’une approche multilatérale du problème du BHL. Comme l’histoire le prouve, les tentatives de « monopolisation » des fonctions de médiation ont conduit non pas à la résolution des conflits, mais à leur exacerbation, comme nous en sommes témoins.

La priorité aujourd’hui est de mettre fin rapidement aux hostilités à Gaza, d’assurer la protection de la population civile, de fournir l’aide humanitaire nécessaire à ceux qui en ont besoin et de libérer tous les otages. Dans le cas contraire, nous serons confrontés aux risques de radicalisation et d’intensification des activités terroristes, ainsi qu’au danger d’étendre la géographie du conflit.

Nous devrions déjà commencer à créer les conditions d’une reprise du processus de paix israélo-palestinien. Il est important de dissuader les parties de mener des actions unilatérales, y compris la colonisation de zones de la Cisjordanie, le piétinement des lieux saints de Jérusalem et l’incitation à la violence et au terrorisme. Dans les circonstances actuelles, il semble particulièrement nécessaire d’assurer l’unité nationale inter-palestinienne sur la base de la plate-forme de l’Organisation de libération de la Palestine, qui envisage la reconnaissance d’Israël et une solution négociée à un ensemble de questions relatives au statut final. C’est précisément pour créer un climat constructif de dialogue pacifique que la proposition russe d’organiser des consultations ministérielles pour coordonner les approches des États de la région sur le problème du BHL vise.

Il convient de noter que l’initiative d’organiser une conférence internationale sur le Moyen-Orient a été initialement présentée par la Fédération de Russie en 2007 et approuvée dans la résolution 1850 (2008) du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée à l’unanimité. Cette résolution soutient l’idée d’organiser à Moscou une réunion collective sur le règlement de la question israélo-arabe. Dans ce contexte, nous pensons qu’il est important de s’inspirer de l’expérience de coopération acquise dans le cadre du processus de Madrid, lancé en octobre 1991, qui a permis d’appliquer une approche globale à la recherche de moyens de surmonter les défis régionaux, d’établir un dialogue direct entre Israéliens et Palestiniens et de mettre en place des négociations multilatérales sur les problèmes fondamentaux de la sécurité, des réfugiés, de l’économie et de la répartition des ressources en eau.

Nous soulignons le rôle central des États du Moyen-Orient dans la résolution des problèmes de la région. La normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran, la reprise de la participation de la Syrie à la Ligue arabe et l’établissement progressif d’un dialogue entre Damas et Ankara sont le résultat du rejet de la rhétorique de confrontation et de la volonté de trouver des solutions politiques et diplomatiques aux différends dans la période précédente. Il ne faut pas permettre à des forces extérieures d’exploiter la confrontation israélo-palestinienne en cours pour briser ces tendances positives et plonger la région dans le chaos. L’engagement et l’unité des États de la région, associés à la volonté politique des Palestiniens et des Israéliens de négocier un ensemble de questions relatives au statut final, constituent une condition préalable essentielle au redémarrage d’un processus de paix global au Moyen-Orient.

Ministère Russe des Affaires Etrangères