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David Cameron, James Cleverly, Ministre des affaires etrangères, remaniment, Rishi Sunak, Royaume-Uni, Suella Braverman
La représentante de l’aile la plus à droite du Parti conservateur alimentait les polémiques depuis plusieurs semaines. L’ancien premier ministre britannique devient, pour sa part, le chef de la diplomatie du Royaume-Uni
AFP
Le premier ministre britannique Rishi Sunak a limogé lundi sa ministre de l’Intérieur Suella Braverman, sur la sellette depuis des critiques adressées à la police, dans le cadre d’un remaniement à l’approche des législatives de l’année prochaine. C’est James Cleverly, jusque-là aux Affaire étrangères, qui la remplace.
Un tel remaniement est attendu depuis des semaines alors que le premier ministre, à Downing Street depuis un peu plus d’un an, cherche à se relancer et à se préparer aux élections législatives prévues l’année prochaine et au plus tard en 2025. Son parti, au pouvoir depuis près de 14 ans, est très largement distancé dans les sondages par les travaillistes.
Les événements se sont précipités la semaine dernière lorsque la ministre de l’Intérieur a critiqué la police de Londres dans une tribune parue dans le Times, lui reprochant d’autoriser la marche pro palestinienne qui s’est tenue samedi. L’article n’avait pas reçu le feu vert de Downing Street, contrairement aux règles habituelles.
Ces propos ont été considérés comme portant atteinte à l’indépendance opérationnelle de la police. Ils se sont ajoutés à une série de polémiques provoquées ces derniers mois par la très droitière ministre de 43 ans: elle a qualifié les arrivées de réfugiés d’«invasion» et a averti d’un «ouragan» migratoire, et avait plus récemment estimé que les sans-abri dormaient dans des tentes conformément à un «mode de vie choisi».
Nommé à la tête de la diplomatie britannique par Liz Truss en septembre 2022 puis reconduit le mois suivant par Rishi Sunak, James Cleverly, élu de l’Essex depuis 2015 et alors peu connu sur la scène politique britannique, a gagné en visibilité.
Le renvoi de cette figure de l’aile droite de la majorité, qui se lance volontiers dans les «guerres» culturelles, risque de provoquer des remous au sein des conservateurs et de renforcer les divisions, certains députés la soutenant ayant menacé de démissionner si elle quittait le gouvernement.
Ce rameniement est l’occasion pour David Cameron de revenir sur le devant de la scène. L’ancien premier ministre, qui avait lancé le référendum sur le Brexit, a été nommé ministre des Affaires étrangères, marquant un retour en politique aussi spectaculaire qu’inattendu.