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Un ancien haut responsable du département d’Etat américain considère qu’Israël commet « des crimes de guerre à Gaza » et a fustigé lors d’un entretien mercredi avec l’AFP le manque de « critique » de la politique des Etats-Unis envers son allié.

AFP

EDITORS NOTE: Graphic content / An injured Palestinian woman reacts as she stands in the emergency room of the Al-Aqsa Hospital following the Israeli bombardment of in Deir el-Balah, in the central Gaza Strip on November 15, 2023, amid the ongoing battles between Israel and the Palestinian group Hamas. More than 11,000 people have been killed in relentless Israeli bombardment of the Gaza Strip, according to the Hamas-run health ministry, since the war erupted after Palestinian militants raided southern Israel on October 7 killing at least 1200 people, according to official Israeli figures. (Photo by Bashar TALEB / AFP)
Un ancien haut responsable du département d’Etat américain considère qu’Israël commet « des crimes de guerre à Gaza » et a fustigé lors d’un entretien mercredi avec l’AFP le manque de « critique » de la politique des Etats-Unis envers son allié. ©AFP

Josh Paul, qui a travaillé au sein du bureau chargé de superviser les livraisons d’armes aux alliés des Etats-Unis, avait fait sensation à Washington lors de sa démission le mois dernier.

Il avait alors critiqué la politique américaine de livraisons d’armes à certains pays, accusant des responsables politiques de fermer les yeux.

« La critique d’Israël est souvent considérée comme un sujet tabou dans la politique américaine, et surtout au Congrès », affirme Josh Paul, directeur pendant 11 ans des relations publiques et parlementaires au bureau des affaires politico-militaires du département d’Etat.

« Cela dissuade des responsables politiques américains de dire en public ce qu’ils pensent en privé », juge celui a claqué la porte du département d’Etat le mois dernier.

Ce sont les bombardements israéliens sur la bande de Gaza qui l’ont poussé à démissionner car, selon lui, « il était clair – et nous l’avons vu – que (les armes américaines) allaient être utilisées pour tuer des civils ».

Les bombardements israéliens ont tué 11.500 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.650 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Malgré l’indignation internationale face à la riposte d’Israël, Washington continue de soutenir fermement son allié du Proche-Orient.

Manifestations

Josh Paul considère que le transfert d’armes américaines à des pays dont le bilan en matière des droits de l’homme pose question a toujours suscité un débat au département d’Etat, jusqu’à l’attaque sanglante du Hamas, le 7 octobre.

« Il n’y avait aucun espace de discussion ou de débat sur le sujet, alors que ça avait été toujours le cas pour les autres enjeux auxquels j’ai été confronté. »

L’ancien responsable a ajouté que les règles limitant les livraisons d’armes sont peu contraignantes ce qui permet aux décideurs politiques, de manière « délibérée », « de ne simplement pas trancher » si l’armée israélienne a violé les droits humains dans la bande de Gaza ou non.

Des manifestations et des débats à propos de la guerre en cours ont éclaté partout à travers les Etats-Unis, en particulier sur les campus universitaires, et les actes antisémites et islamophobes ont augmenté, d’après le ministère de la Justice.

Josh Paul estime que les niveaux de division au sein de l’administration américaine, y compris parmi les élus, sont comparables aux tensions ayant précédé l’invasion de l’Irak en 2003.

Il ajoute toutefois que, selon lui, la plupart des fonctionnaires ne pouvaient pas se permettre de démissionner, sous peine « de voir leur carrière brisée » pour s’être positionnés sur ce conflit.