parEdouard Husson

Le gouvernement Netanyahu ne supporte plus la voix dissidente du journal Haaretz, qui n’appuie pas sa propagande politique, en particulier concernant ce qui s’est vraiment passé le 7 octobre 2023. Le ministre de la communication Shlomo Karhi a donc annoncé le lancement d’une procédure pour assécher les subventions publiques du journal et, éventuellement,trouver les moyens de le censurer.

Avez-vous encore besoin d’une preuve que l’histoire du 7 octobre 2023 est bien plus complexe que le narratif occidental? Le ministre de la communication du gouvernement Netanyahu lance une procédure pour restreindre la diffusion de “Haaretz” et, si possible fermer le journal.

“Haaretz”, par exemple, a raconté comment des hélicoptères israéliens ont tiré sur les participants du festival de musique “Nova”, alors qu’ils cherchaient à fuir l’attaque des combattants palestiniens contre le kibboutz de Réïm.

Avouer que les civils israéliens morts le 7 octobre ne sont pas tombés seulement sous les balles des assaillants palestiniens effectuant leur razzia d’otages mais aussi du fait de tirs (sous l’effet de la panique? Intentionnels pour éviter les prises d’otage?), c’est évidemment “antipatriotique”. Cela mérite censure et même interdiction de publier. Cela ruine en effet tout le récit qui était censé légitimer le déchaînement de violence de Tsahal contre les civils de Gaza en représailles à cette insupportable attaque militaire palestinienne, qui a ridiculisé Tsahal, les services, le”Dôme de Fer”…

Le gouvernement Netanyahu, très impopulaire avant la guerre, qui doit lutter contre un ennemi largement insaisissable et qui voit l’opinion mondiale se dresser toujours plus unanimement contre lui, est logiquement enclin à bâillonner les voix dissidentes à domicile.

Dans l’espoir vain de retarder l’effondrement du “soft power” du Likoud, déjà ébranlé par l’humiliation militaire du 7 octobre et qui ne survivra pas à l’enlisement de Tsahal dans cette”sale guerre”.

Le Courrier des Stratèges