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par Elijah J Magnier

Dans une remarquable démonstration de résilience et d’espoir, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ont explosé de joie et célébré après la libération de prisonniers détenus par Israël. Malgré la destruction, les pertes et des années de souffrance sous détention israélienne, les rues ont été remplies d’acclamations jubilatoires et de retrouvailles émouvantes lorsque les anciens prisonniers ont été réunis avec leurs familles.

Cette libération, fruit des négociations menées par le Hamas avec Israël par l’intermédiaire du Qatar en vue d’un cessez-le-feu temporaire, marque un rare moment de victoire pour le peuple palestinien, qui endure depuis longtemps les rudes réalités du conflit et de l’occupation. Israël a accepté la demande du Hamas d’un cessez-le-feu de quatre jours, qui pourrait s’étendre à huit jours par la suite, afin de faciliter l’échange de prisonniers et la cessation des hostilités. Toutefois, la mise en œuvre de l’accord n’a pas été sans complications, Israël en ayant violé certains aspects, un thème récurrent pour ce genre d’accords dans l’histoire fragile de la région.

Les scènes de joie sont toutefois teintées d’incertitude et d’inquiétude en ce qui concerne l’avenir. Des questions subsistent quant à la durabilité du cessez-le-feu et aux perspectives de paix à long terme dans la région. Les habitants de Gaza restent particulièrement sur leurs gardes, en se demandant si cette période de calme n’est qu’un sursis ou un tremplin vers une solution plus durable. L’ombre d’une éventuelle reprise du conflit plane, laissant la communauté internationale et la population de Gaza s’interroger sur ce que les jours à venir peuvent réserver à cette région déchirée par la guerre.

Dans le climat de prudence qui suit un accord de cessez-le-feu impliquant Israël, un scepticisme règne quant à son engagement à respecter les conditions du cessez-le-feu. Les observateurs accusent Israël, qui rechigne souvent à conclure ce genre d’accords, de toujours tenter de manipuler ou de respecter partiellement les conditions convenues, en particulier en ce qui concerne la libération des prisonniers palestiniens prévue dans l’accord de cessez-le-feu. Israël s’est abstenu de libérer dès le premier jour les prisonniers purgeant les peines plus anciennes et ceux en détention administrative, puis a fait pareil le deuxième jour, ce qui a entraîné la suspension de l’ensemble du processus. Toutefois, les contacts entre les pays intermédiaires, à savoir les États-Unis, le Qatar et l’Égypte, ont permis de résoudre le problème et le deuxième jour de l’échange de prisonniers s’est déroulé comme prévu, malgré les multiples violations israéliennes de nombreux éléments de l’accord précédemment conclu.

L’approche d’Israël concernant la libération de prisonniers n’a pas été strictement conforme aux termes de l’accord. En particulier, Israël s’est montré réticent à libérer des prisonniers palestiniens de moins de 18 ans, ce qui est perçu comme une tentative d’éviter un examen international et d’éventuelles accusations de détention prolongée de mineurs. Israël a également empêché les célébrations en Cisjordanie suivant la libération de jeunes prisonniers, ce qui reflète une préoccupation plus grande à l’égard de toute action susceptible de reconnaître l’humanité et les aspirations du peuple palestinien, y compris les simples expressions de joie ou l’affichage de symboles nationaux tels que le drapeau palestinien.

En outre, deux Palestiniens ont été tués alors qu’ils tentaient de passer du sud au nord de la bande de Gaza. Cet acte constitue une violation des termes de l’accord de cessez-le-feu. De tels incidents ajoutent à la complexité de l’application et du respect des cessez-le-feu ou des trêves qu’Israël semble hésiter à honorer.

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