Étiquettes

, ,

Une vue de l’Expo City de Dubaï, le lieu de la COP28 Photo : Shan Jie/GT

La 28e session de la Conférence des parties (COP28) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a réservé une surprise au monde entier lors de sa première journée, jeudi.

Les délégués de plus de 160 pays ont décidé à l’unanimité de créer officiellement le Fonds pour les pertes et dommages, en s’engageant à verser plus de 400 millions de dollars pour soutenir les pays particulièrement vulnérables dans leurs efforts pour faire face aux pertes et dommages causés par le changement climatique. Ce progrès sans précédent a apporté au monde une bonne nouvelle dont il avait grand besoin, renforçant la confiance et les attentes à l’égard des résultats de cette conférence.

La question du financement a été au cœur des dernières conférences des Nations unies sur le climat, avec des débats prolongés et intenses sur le montant de l’aide et de la compensation que les pays développés devraient offrir pour leurs émissions historiques, ainsi que sur les moyens de collecter et de distribuer les fonds. Toutefois, l’urgence de la situation en matière de changement climatique a permis d’obtenir des résultats significatifs. Les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir le financement de la lutte contre le changement climatique. La création du Fonds pour les pertes et dommages a été décidée lors de la COP27 en Égypte en 2022, mais sa mise en œuvre n’a pas été facile. Néanmoins, cette fois-ci, plusieurs pays développés se sont engagés à contribuer au fonds.

Les Émirats arabes unis (EAU), pays hôte de la COP28, se sont engagés à verser 100 millions de dollars, l’Allemagne, 100 millions de dollars, le Royaume-Uni, 40 millions de livres (environ 50,6 millions de dollars) et 20 millions de livres pour d’autres arrangements, le Japon, 10 millions de dollars, et les États-Unis, connus pour leurs grandes déclarations sur les questions climatiques, seulement 17,5 millions de dollars.

Au moment de payer, certains pays ont révélé leur vrai visage. Le montant promis par les États-Unis est maigre par rapport à leur statut de première économie mondiale et à la responsabilité qu’ils devraient assumer dans la lutte contre le changement climatique, compte tenu de leurs émissions cumulées de carbone les plus élevées, ce qui a suscité des critiques de la part des délégués et des experts présents, qui l’ont jugé « décevant », « choquant » et « embarrassant ».

Toutefois, cette déception s’est accompagnée de développements encourageants. Lorsque les États-Unis ont une nouvelle fois laissé tomber le monde au moment critique, d’autres pays ont pris le relais.

Le deuxième jour de la conférence sur le climat, vendredi, les Émirats arabes unis ont annoncé l’octroi de 30 milliards de dollars à un nouveau fonds de financement pour le climat, dans le but de mobiliser 250 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie. Ce fonds vise également à améliorer le flux d’argent dans les projets de réduction des émissions, en particulier dans les pays du Sud.

Washington devrait vraiment avoir honte de cette scène. Le New York Times s’est interrogé sans détour dans un article publié en septembre : Combien de temps l’hypocrisie américaine en matière de climat peut-elle durer ? « Il n’est pas nouveau que l’ambition climatique et l’hypocrisie climatique vacillent comme les deux faces d’un hologramme lenticulaire », peut-on lire dans l’article. Les médias américains eux-mêmes le disent, montrant à quel point les performances des États-Unis en matière de climat sont médiocres.

Un autre exemple typique est l’effort délibéré des États-Unis pour courtiser les nations insulaires du Pacifique, en établissant de nouvelles ambassades et en prétendant les aider à maintenir la « sécurité maritime ». Cependant, lorsqu’il s’agit des questions climatiques qui intéressent réellement ces pays, Washington fait preuve d’une avarice et d’une parcimonie flagrantes. Le véritable objectif de la diplomatie de Washington devient de plus en plus évident pour les gens.

Quoi qu’il en soit, les États-Unis ne peuvent pas être absents lorsqu’ils abordent la question du climat. Même si d’autres pays sont proactifs, ils ne peuvent pas combler le vide irresponsable laissé par les États-Unis. Inversement, si les États-Unis ne donnent pas l’exemple en matière de climat, ils perdent complètement leur qualification pour exercer un leadership mondial. En tout état de cause, les États-Unis doivent assumer leurs obligations et responsabilités. Le parti démocrate a une attitude plus positive à l’égard des questions climatiques que le parti républicain. L’administration Biden devrait profiter de son mandat pour faire avancer les questions climatiques avec plus de détermination et de force.

L’ordre du jour crucial de cette conférence sur le climat est le « bilan mondial », où chaque partie contractante examinera les progrès et les lacunes dans la mise en œuvre des dispositions clés de l’Accord de Paris. L’accent sera également mis sur « quatre changements de paradigme » : accélérer la transition énergétique et réduire les émissions avant 2030 ; transformer le financement du climat, en tenant les anciennes promesses et en établissant le cadre d’un nouvel accord sur le financement ; placer la nature, les populations, les vies et les moyens de subsistance au cœur de l’action climatique ; se mobiliser pour la COP la plus inclusive jamais organisée. Il s’agit là d’objectifs ambitieux.

Dans le domaine du climat, chaque pas en avant est un véritable défi. C’est précisément en raison de cette difficulté que chaque réalisation est si précieuse. Quoi qu’il en soit, nous constatons que la société humaine avance pas à pas, même si le rythme est encore trop lent et en retard par rapport à la dégradation de l’environnement.

Il est crucial pour l’avenir et le destin de l’humanité de veiller à ce que cet effort collectif de toute l’humanité implique moins de calculs égoïstes à court terme et plus de vision à long terme d’un avenir commun, ainsi que des actions plus fortes en faveur du climat. Personne ne peut se soustraire à ce devoir, en particulier les pays qui ont des responsabilités et des obligations importantes.

Global Times