Étiquettes
agressions, des décès, Israël, menace des viols, prisonniers battus, Traitement des prisonniers
Depuis la libération d’otages du Hamas, en échange de Palestiniens détenus en Israël, plusieurs anciens prisonniers ont livré un récit glaçant de leur détention dans les prisons israéliennes.
:focal(2314.5x1599:2324.5x1589)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CNMDSNZZ3VBCVK267S7QGNVXWA.jpg)
Vendredi 1er décembre, la trêve passée entre Israël et le Hamas s’est terminée après de nombreux échanges d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens. Plusieurs récits se sont depuis fait entendre, rapportant la réalité des conditions de détention tantôt du côté israélien, tantôt du côté gazaoui.
Six prisonniers palestiniens ont ainsi confié leur histoire dans les colonnes de la BBC dans un témoignage accablant pour Israël. Tous ont déclaré avoir été battus avant de quitter la prison israélienne.
”Ils ont commencé à nous battre”
Mohamed Nazzal, un prisonnier palestinien de 18 ans, revenu lundi 27 novembre chez lui en Cisjordanie inoccupée, a également fait état de coups et traitements dégradants. L’homme était détenu à la prison de Nafha depuis août sans inculpation. Le jeune homme a déclaré ne pas savoir pourquoi il a été arrêté. “Il y a dix jours, des gardiens de prison israéliens sont rentrés dans ma cellule avec un microphone et un haut-parleur et tenté de provoquer les prisonniers en applaudissant et criant leur nom”, relate-t-il à la BBC. “Quand ils ont vu que nous ne réagissions pas, ils ont commencé à nous battre.”
Le jeune homme raconte avoir été placé à l’avant avec d’autres jeunes prisonniers tandis que les plus âgés étaient placés à l’arrière. “Ils ont commencé à me battre. J’essayais de protéger ma tête, et ils essayaient de me casser les jambes et les mains”, raconte Mohamed, qui explique que ses mains ont été cassées. “D’abord, j’avais beaucoup de douleur. Puis après un moment, j’ai su qu’elles étaient cassées, alors j’ai arrêté de les utiliser. Je ne les utilisais que quand j’allais aux toilettes”, explique-t-il. Par la suite, il déclare avoir été aidé par les autres prisonniers pour manger, boire et utiliser la salle de bain. Le jeune homme aurait évité de demander de l’aide médicale de peur “d’être battu à nouveau”.
Face à ses déclarations, sa famille a décidé de mener des examens médicaux et effectuer des radios auprès de médecins palestiniens. Ces radiographies ont ensuite été envoyées par les journalistes de la BBC à deux médecins au Royaume-Uni qui ont confirmé la présence de fractures aux deux mains du jeune homme. Cependant, le Service pénitentiaire israélien a nié les faits, affirmant que Mohamed avait été examiné par un médecin avant de quitter la prison, sans problème médical diagnostiqué. Pour confirmer sa version des faits, le service pénitentiaire a diffusé une vidéo de Mohamed en sortant de prison et en montant dans le bus de la Croix Rouge, sur laquelle on peut voir les mains du jeune homme sans bandage, pendant le long de son corps. Cependant, elles sont hors champ pendant la majeure partie de la vidéo.
Pour le jeune homme, il y a eu un changement dans le comportement des gardiens de prison israéliens après les attaques du 7 octobre du Hamas. “Ils sont venus avec leurs chiens. Ils ont laissé les chiens nous attaquer, puis ils ont commencé à nous battre”, entame-t-il. “Ils ont sorti les matelas, nos vêtements, nos oreillers, et ils ont jeté notre nourriture par terre. Les gens étaient terrifiés.”
Selon le jeune homme, ces passages à tabac étaient récurrents dans la prison de Nafha. D’autres prisonniers palestiniens ont rapporté un récit similaire, estimant qu’ils voyaient le changement de comportement des gardiens comme une “vengeance contre les prisonniers pour les attaques du Hamas”.
Une autre détenue, Lama Khater, a rapporté avoir reçu des menaces de viol après son arrestation fin octobre. “J’étais menottée et les yeux bandés”, a-t-elle déclaré à un journaliste dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. “Ils ont menacé de me violer… Il était clair que le but était de m’intimider.”
La jeune femme a également rapporté que du gaz lacrymogène avait été utilisé sur les prisonniers dans la prison de Damon dans laquelle elle était détenue. Le service pénitentiaire israélien a déclaré que ce récit était faux et a ajouté avoir porté plainte pour incitation.
Israël répond aux accusations
Le chef de la Société des prisonniers palestiniens, Abdullah al-Zaghary, s’est également confié à la BBC, déclarant que de nombreux prisonniers avaient été témoins d’agressions violentes. Il a également déclaré avoir entendu des allégations de gardiens urinant sur des prisonniers menottés. Le service pénitentiaire israélien a cependant répondu à ces accusations en expliquant dans un communiqué que tous les prisonniers étaient détenus conformément à la loi et bénéficiaient de tous les droits fondamentaux légalement requis.
Le service pénitentiaire israélien a également répondu aux accusations d’une haute de nombre de décès de Palestiniens en détention depuis le 7 octobre. Il a fait état de quatre décès à quatre dates différentes au cours des dernières semaines mais ne connaît pas les causes des décès.