La pression croissante risque de « jeter une ombre sur les liens entre les États-Unis et Israël ».

Par Chen Qingqing et Liu Caiyu

Étant donné que l’armée israélienne a poussé ses opérations plus loin dans le sud de la bande de Gaza, qu’elle a intensifié ses frappes aériennes et qu’elle aurait même envisagé d’inonder les tunnels de Gaza avec de l’eau de mer pour chasser les combattants du Hamas, certains experts chinois ont exprimé leur inquiétude quant à l’aggravation de la crise humanitaire. Ils ont décrit l’offensive comme reflétant la détermination d’Israël à étendre ses opérations terrestres à Gaza malgré la pression croissante de la communauté internationale.

Alors que le conflit israélo-palestinien se poursuit, la pression croissante pourrait également jeter une ombre sur l’alliance israélo-américaine, en particulier lorsque les divisions entre les deux pays s’accentuent, ont déclaré les experts. Les quatre voyages du secrétaire d’État américain Antony Blinken en Israël depuis le début de la guerre n’ont pas contribué à résoudre les différends entre les États-Unis et Israël.

Israël a intensifié ses bombardements dans et autour de la deuxième ville de Gaza, Khan Younis, tôt mardi, alors que des ambulances et des voitures privées arrivaient en trombe dans un hôpital local, transportant des blessés dans une nouvelle phase sanglante de la guerre à Gaza, a rapporté l’AP.

Israël a déclaré qu’il devait démanteler l’importante infrastructure militaire du Hamas et l’écarter du pouvoir afin d’éviter une répétition de l’attaque du 7 octobre qui a déclenché la guerre, selon le rapport.

Le Wall Street Journal a rapporté lundi qu’Israël avait assemblé un système de grosses pompes qu’il pourrait utiliser pour inonder d’eau de mer le vaste réseau de tunnels du Hamas sous la bande de Gaza, une tactique qui pourrait détruire les tunnels et chasser les combattants de leur refuge souterrain, mais qui menacerait également l’approvisionnement en eau de la bande de Gaza.

Une telle opération mettrait l’administration Biden dans une position délicate et risquerait d’entraîner une condamnation mondiale, a déclaré le média, citant des responsables anonymes, et les militaires israéliens doivent soigneusement trouver un équilibre entre la poursuite de leurs objectifs militaires et la gestion de la pression mondiale croissante qui les exhorte à protéger les civils.

Israël a repris son offensive sur la bande de Gaza vendredi, après la fin d’une trêve d’une semaine, selon les médias. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réitéré son appel à un cessez-le-feu humanitaire durable à Gaza et à la libération inconditionnelle et immédiate de tous les otages, a déclaré son porte-parole lundi.

« L’expansion des opérations militaires israéliennes à Gaza ces deux derniers jours, en particulier le déplacement vers le sud, montre que le précédent accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est un arrangement progressif », a déclaré Liu Zhongmin, professeur à l’Institut d’études du Moyen-Orient de l’Université d’études internationales de Shanghai, au Global Times mardi.

Il montre qu’Israël veut agir sur l’ensemble de la bande de Gaza et chercher ce qu’il appelle une élimination complète du Hamas, et non pas en créant une zone tampon dans le nord comme il l’a déclaré, a ajouté M. Liu.

Certains experts estiment que le projet israélien d’inonder les tunnels serait très dangereux et pourrait également provoquer une crise environnementale.

« Il est difficile d’éviter de blesser des innocents, car il pourrait y avoir beaucoup d’enfants et de femmes qui se cachent dans les tunnels à cause des frappes aériennes », a déclaré Li Weijian, chercheur à l’Institut d’études de politique étrangère de l’Institut d’études internationales de Shanghai, au Global Times mardi.

Le Hamas détient encore de nombreux otages, qu’il pourrait utiliser dans le cadre de négociations en vue d’un cessez-le-feu global, mais Israël a juré d’éliminer le Hamas, ce qui le place dans une position difficile, a fait remarquer M. Li.

Tant que la guerre se poursuivra, Israël se trouvera dans une position encore plus défavorable, a averti l’expert, notant que les États-Unis sont également confrontés à une pression croissante, en particulier lorsqu’ils risquent d’être à nouveau empêtrés dans un désordre au Moyen-Orient.

Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré que Washington attendait d’Israël qu’il évite d’attaquer les zones identifiées comme « non frappées » à Gaza, a rapporté l’agence Reuters mardi. Il a ajouté que les États-Unis avaient discuté avec Israël de la durée de la guerre, mais il a refusé de communiquer ce calendrier.

« L’attitude des États-Unis a commencé à changer à la fin du mois d’octobre et au début du mois de novembre, et au moment du cessez-le-feu provisoire, les divergences entre les États-Unis et Israël se sont encore accentuées », a déclaré M. Liu.

Global Times