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Des soldats américains dans des chars  en Irak.
Des soldats américains dans des chars en Irak.Photo : Getty Images / DELIL SOULEIMAN

Agence France-Presse

En Syrie, en Irak comme en mer Rouge, les États-Unis font face à une multiplication des risques et à une situation de plus en plus complexe et dangereuse, résultant du conflit entre Israël et le Hamas.

Les États-Unis ont déployé deux porte-avions et d’autres forces au Moyen-Orient, dans le but de dissuader toute propagation du conflit à Gaza. Les violences actuelles, sans atteindre un tel niveau, posent tout de même un risque considérable.

Les rebelles Houthis au Yémen, alliés l’Iran, ont une nouvelle fois visé des navires commerciaux en mer Rouge au cours du week-end. Un destroyer de la marine américaine, venu leur porter assistance, a abattu plusieurs drones dans la zone.

Sans aucun doute, il y a une escalade, mais toutes les parties et particulièrement les États-Unis tentent de gérer ces affrontements de manière qu’ils n’explosent pas en guerre régionale, estime Jeffrey Feltman, expert à la Brookings Institution et ancien haut responsable au département d’État pour le Proche-Orient.

Cependant, nous devrions être profondément inquiets qu’une escalade pas-à-pas […] nous y mène, a-t-il ajouté.

Les Houthis revendiquent avoir ciblé deux des trois navires touchés en mer Rouge dimanche, affirmant que ce sont des navires israéliens et que de telles attaques vont continuer jusqu’à ce que l’agression israélienne contre nos frères de la bande de Gaza cesse.

Le même jour, les forces américaines ont abattu trois drones en mer Rouge lancés du Yémen – leurs cibles étant inconnues – ainsi que plusieurs missiles et autres drones au cours des six dernières semaines, tandis que les Houthis ont abattu un drone américain le mois dernier.

Selon Jeffrey Feltman, les Houthis au Yémen et le Hezbollah au Liban – qui ont à plusieurs reprises échangé des tirs avec Israël depuis le 7 octobre – tentent d’avoir le beurre et l’argent du beurre.

Un porte-avions en mer.
Le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower est parti le 14 octobre dernier de Norfolk, en Virginie, pour être déployé en Méditerranée orientale. (Photo d’archives)Photo : Getty Images / U.S. Navy

Ils essaient de dire qu’ils font partie de la résistance [à Israël], qu’ils se tiennent aux côtés de la population palestinienne assiégée à Gaza, mais ils le font d’une manière […] dont ils estiment qu’elle permettra d’éviter une guerre à grande échelle, ajoute l’expert.

Ciblés en Irak et en Syrie

Outre les attaques lancées depuis le Yémen et le Liban, les forces américaines de la coalition antidjihadiste en Irak et en Syrie ont été la cible de missiles et de drones plus de 70 fois depuis mi-octobre. Et les individus qui les revendiquent ont cité à maintes reprises la situation à Gaza comme motivation de leurs actes.

Les États-Unis ont attribué la responsabilité de ces attaques à des groupes affiliés à l’Iran et ont mené à leur tour plusieurs frappes contre ceux-ci, ainsi que contre des sites liés, selon Washington, à Téhéran.

De telles violences interviennent sur fond de mise en retrait des États-Unis dans leur stratégie centrée sur la contre-insurrection au Moyen-Orient et en Afghanistan, au profit d’une stratégie visant à contrer la Chine, identifiée comme le défi le plus important pour la première puissance mondiale.

Tout dépend de l’évolution du conflit

Les États-Unis ont affecté d’importances ressources au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, sans pour autant saper nécessairement leurs efforts dans la région Asie-Pacifique.

Si une focalisation à long terme sur le Moyen-Orient nuirait au niveau de préparation en l’Asie de l’Est, des réponses à court terme ne provoqueront probablement pas de crises à court terme en Asie de l’Est, estime Jon Alterman, directeur du programme Moyen-Orient au cercle de réflexion Center for Strategic and International Studies.

En outre, la capacité des États-Unis à se déployer rapidement pour défendre des alliés et des intérêts est observée de près en Asie, parmi les alliés comme les rivaux, précise M. Alterman.

Selon lui, la situation au Moyen-Orient pourrait aller dans une mauvaise direction, mais il n’imagine pour le moment pas une propagation à grande échelle du conflit.

Les États-Unis demeurent la puissance dominante et leurs adversaires testent avec prudence les limites, dit Jon Alterman.