Si l’objectif avoué de détruire le Hamas induisait déjà de facto l’évincement du pouvoir du mouvement islamiste dans le territoire palestinien, un pas supplémentaire a été franchi avec la prétention affichée par le Premier ministre israélien sur la zone tampon située au sud de la bande de Gaza, marquant la frontière avec l’Égypte. Le 30 décembre, Benjamin Netanyahou a indiqué vouloir le contrôle total de cette zone, dite le couloir de Philadelphie , faisant de celui-ci une condition de la “démilitarisation” et donc de la sécurisation du territoire.

Ces derniers jours, deux ministres faisant partie de la droite la plus dure du gouvernement ont appelé au départ des Palestiniens de la bande de Gaza et au rétablissement de colonies juives après la fin de la guerre, à contre-courant des sondages sur cette dernière question en Israël. “La promotion d’une solution encourageant l’émigration des habitants de Gaza est nécessaire. C’est une solution correcte, juste, morale, et humaine”, a déclaré lundi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui dirige le parti Force juive. “C’est l’occasion de mettre au point un projet visant à encourager l’émigration des habitants de Gaza vers d’autres pays du monde”, a ajouté M. Ben Gvir.

La veille, le ministre des Finances Bezalel Smotrich (chef du parti Sionisme religieux) avait indiqué que “pour avoir la sécurité, nous devons contrôler le territoire et pour contrôler militairement le territoire sur le long terme, nous avons besoin d’une présence civile”.