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par Éric Verhaeghe

Sur Radio-France, Sibyle Veil prise en flagrant délit de conflit d’intérêts sionistes

Comment diriger un groupe public d’informations aussi puissant que Radio-France en toute impartialité quand l’actualité concerne Israël, quand le donneur d’ordres final (le Président de la République) est un copain de promotion à l’ENA et accessoirement “l’autorité de nomination” qui prend et fait et cause pour l’un des belligérants, et quand on est la nièce par alliance du nouveau président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah ? Eh bien, en écrivant à tous les salariés, journalistes compris, pour le demander de se censurer à titre privé, au nom de la liberté de la presse, bien entendu. Nous publions ici le mail que Sibyle Veil, patronne de Radio-France, a écrit à ses subordonnés le 6 novembre pour leur demander de ne pas la ramener sur le génocide palestinien désormais ouvertement évoqué par la Cour Internationale de Justice.

Sibyle Veil, née à Langres, en Haute-Marne, diplômée de Sciens-Po Paris, ancienne élève de l’ENA, dont elle est sortie conseillère d’Etat, dans la même promotion que l’inspecteur des Finances Emmanuel Macron, est née Petitjean et a épousé l’un des petits-fils de Simone Veil, Sébastien, lui-même camarade de promotion à l’ENA, et camarade d’Emmanuel Macron au lycée Henri-IV. Décidément, le monde est petit, et la macronie ressemble à un entre-soi très huppé.

Au titre de cette union, Sibyle Veil est devenu la nièce de Pierre-François Veil, président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, association reconnue d’utilité publique, donc bénéficiant d’avantages fiscaux qui servent notamment à financer Conspiracy Watch, l’organe de flicage en mode régime de Vichy qui fiche tous les opposants à la macronie et leur salit leur réputation à l’ombre d’un pouvoir qui rappelle sur ce point les heures les plus sombres de notre histoire.

Le conflit en Palestine, que la Cour Internationale de Justice vient d’évoquer comme un génocide, supposerait, compte tenu de ses conflits d’intérêt, que la présidente de Radio-France se déporte et s’abstienne de toute intervention. Loin de ce principe de prudence, cette bonne élève de la macronie, à l’image de ses petits camarades, ne criant pas l’excès et la violation élémentaire des principes démocratiques. Elle n’a pas hésité à restreindre la liberté d’expression de ses salariés, y compris à titre privé, en leur écrivant :

Je vous écris aujourd’hui pour vous dire que cette exigence de responsabilité, de rigueur et de modération ne peut pas s’arrêter aux portes de nos rédactions, au risque de porter atteinte à tout le travail qui est fait. Elle s’impose à chaque salarié de Radio France, y compris aux humoristes. Ce n’est pas entraver la liberté d’expression et le droit à la caricature – auxquels nous sommes très attachés – que d’appeler au discernement. (…) Chacun doit être solidaire de l’intérêt général, doit exercer son métier dans le respect de nos valeurs, sans porter préjudice au service public et à sa vocation universelle. Quand ce n’est pas le cas, des sanctions sont légitimes et sont prises. L’ensemble des obligations déontologiques auxquelles chacun est tenu, en vertu du règlement intérieur ou de son contrat de travail, sera rappelé dans les prochains jours.Sibyle Veil

Bref, vous avez le droit de tout dire à titre personnel, sauf quand ça concerne Israël. Miam, miam, le service public. Une douce odeur de Radio Paris flotte sur Radio France.

Le Courrier des Stratèges