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Emmanuel Macron, problème de sécurité, Ukraine, voyage reporté
Le président français ne se rendra pas en Ukraine, les 13 et 14 février, comme prévu. L’Elysée justifie ce report par notamment par des questions de sécurité.
Emmanuel Macron devait aller à Odessa, visite chargée de symbole dans cette ville en partie construite par les Français, avant de rejoindre Kiev. Et un important volet économique, lié à la reconstruction du pays, était au programme avec l’annonce d’un fonds de 200 millions d’euros versés en dons pour des projets civils réalisés par des PME françaises. Le chef de l’Etat français devait aussi officialiser l’arrivée de l’Agence Française de Développement (AFD), comme coordinatrice de l’aide française en Ukraine.
A l’Elysée, on souligne que cette date de voyage, qui n’était qu’une option, a d’abord été reportée pour assurer la sécurité du président. La sécurisation de la route qu’il devait emprunter prend en effet plus de temps. Ensuite, le chef de l’Etat a souhaité « muscler » l’aide française, en proposant un nouveau paquet avec nos partenaires européens. En clair, les projets dans les tuyaux s’avéraient encore insuffisants. Il est vrai que la France n’est pas bien classée dans les pays qui apportent le plus de soutien à l’Ukraine. Selon le classement du Kiel Institute, qui fait autorité, Paris arrive au 12e rang pour son aide totale, civile et militaire (1,7 milliard). Et la France pointe à la 9e place pour son soutien financier (800 millions d’euros), mais à la 17e si on le calcule par rapport au PIB.
N’empêche, dans les équipes françaises préparant le voyage, certains sont abasourdis par ce report. « Nous sommes dans le flou le plus total », se désole l’un des organisateurs. Et à Paris, certains diplomates ukrainiens sont aussi tombés de leurs chaises. Officiellement, ce report ne révèle aucun problème de fond. D’ailleurs, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se sont téléphoné ce 10 février. Et le président ukrainien a qualifié, sur X (ex-Twitter) l’appel de « très positif et concret », remerciant la France pour son « soutien indéfectible ». Le président ukrainien apprécie le côté très offensif de son homologue français, qui a promis de nouvelles livraisons d’armes. Alors qu’à l’inverse, Moscou a dénoncé récemment « la frénésie militariste » française.
Un déplacement autour du deuxième anniversaire de l’invasion russe, le 24 février, est envisagé. Mais cette date est aussi celle… du Salon de l’Agriculture en France. Où la crise agricole pourrait ressurgir. L’Ukraine risque d’attendre encore un peu.