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Benjamin Netanyahou, Gaza, négociations sur un cessez-le-feu, Rafah
Elijah J Magnier

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’est adressé au public pour expliquer sa position de ne pas cesser les hostilités tant que la « victoire totale » n’a pas été atteinte, alors que des discussions actives avaient cours en Égypte pour entamer des négociations sur un cessez-le-feu prolongé ou permanent, comprenant l’échange de prisonniers et la reconstruction de la bande de Gaza. Ces négociations ont été accueillies avec un optimisme prudent de la part de l’administration américaine, qui y avait dépêché le directeur de la CIA William Barns. Pour sa part, Israël a tout rejeté catégoriquement, tandis que le Qatar s’est dit prêt à s’en inspirer.
Dans ce contexte, Netanyahou est confronté à la pression extérieure du président américain Joe Biden, qui trouve que la guerre a « transgressé la ligne », et aux critiques internes qui lui reprochent de ne pas donner la priorité à la libération des prisonniers israéliens détenus par le Hamas. Les négociations de Netanyahou avec les Palestiniens se déroulent sous la contrainte, alors que la guerre se poursuit, Israël collaborant avec l’Égypte et le Qatar pour combler le fossé entre le Hamas et Tel-Aviv, en vue de trouver une solution de cessez-le-feu, sans pour autant mettre fin au conflit. Netanyahou n’a pas caché qu’il se préparait à évacuer les civils palestiniens de Rafah, ce qui laisse présager une opération militaire susceptible de susciter l’inquiétude de la communauté internationale.
L’incapacité du premier ministre israélien à mettre fin à la guerre est liée à la menace qu’elle fait peser sur sa carrière politique. Il doit également relever le défi de répondre aux demandes du Hamas concernant la libération des prisonniers palestiniens condamnés à la prison à vie ou à de longues peines, comme le prévoit le premier des trois ensembles de mesures proposés par le Hamas. Cette réponse initiale est venue en réaction à l’offre israélienne d’un cessez-le-feu en échange des soldats capturés. La position d’Israël par rapport à ces demandes est cruciale pour maintenir son image de fermeté face aux forces d’opposition désireuses de défier le premier ministre et son gouvernement d’extrême droite.
L’incapacité de l’administration à atteindre ses principaux objectifs n’a pas seulement nui à la position des États-Unis dans le monde, mais elle a également suscité une désapprobation sans précédent à l’égard d’Israël. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne ses actions militaires à Gaza qui, bien qu’elles aient fait de nombreuses victimes civiles et causé des destructions massives, ont seulement affaibli le Hamas sans toutefois l’éliminer, selon les évaluations des services de renseignement occidentaux.
La stratégie de Netanyahou semble reposer sur le fait qu’il est disposé à accepter la perte possible de 136 prisonniers israéliens plutôt que de consentir aux exigences du Hamas. Il a défini à ce sujet une position claire en trois points : rejeter un cessez-le-feu global, refuser de libérer les prisonniers palestiniens impliqués dans des attentats ayant entraîné la mort d’Israéliens et insister sur la poursuite des opérations militaires tant que le Hamas ne sera pas démantelé. Netanyahou ne voit pas non plus de lien entre la guerre contre Gaza et la demande du Hamas de mettre fin à la pression exercée par les colons sur les habitants et les fidèles de Jérusalem.
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