Étiquettes

, , , , ,

Par Elijah J. Magnier

Ces derniers jours, les appels de la communauté internationale ont été présentés aux quinze juges de la Cour internationale de justice des Nations unies (CIJ), la plus haute autorité judiciaire mondiale. Ces appels visaient à obtenir un avis juridique sur le conflit israélo-palestinien en cours. Leur contenu consistait principalement à citer des résolutions internationales antérieures condamnant l’occupation par Israël de la Palestine et d’autres territoires arabes, résolutions que les Nations unies n’ont pas réussi à faire appliquer et qu’Israël a constamment bafouées. Cette réalité souligne l’incapacité des Nations unies à faire exécuter ses directives par manque de consensus parmi les pays membres, en particulier ceux qui disposent d’un pouvoir important. Le conflit de Gaza met donc en évidence le besoin urgent d’établir un nouvel ordre mondial dans lequel le droit international serait respecté avant que la situation ne devienne irrémédiable.

Le conseiller juridique du département d’État, Richard Visek, a soutenu devant la CIJ que les préoccupations en matière de sécurité nécessitent la poursuite de l’occupation des territoires palestiniens par Israël. « La Cour ne devrait pas conclure qu’Israël a l’obligation légale de se retirer immédiatement et inconditionnellement des territoires occupés », a-t-il déclaré. Cette déclaration reconnaît implicitement la poursuite de l’occupation israélienne. Elle signifie que les USA soutiennent une occupation indéfinie malgré les nombreuses résolutions des Nations unies appelant au retrait inconditionnel d’Israël des territoires palestiniens. L’appel de M. Visek à la CIJ indique que les USA prennent position en faveur des actions d’Israël quelles qu’elles soient, même si elles sont considérées comme illégales au regard des normes internationales. Il s’en dégage également un mépris apparent pour le droit des Palestiniens à l’autodétermination, un principe soutenu par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et approuvé par les experts juridiques de la CIJ.

À l’inverse, la position de la Chine devant la CIJ était audacieuse et témoignait de son désir de s’engager davantage au Moyen-Orient, une région qui fait clairement partie de la sphère d’intérêt du « dragon ». Le représentant chinois a cité la résolution 3070 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui reconnaît le « droit à la lutte armée » des peuples occupés. Cette position suggère que la Chine ne récuse pas a priori les actions du Hamas, considérées dans le contexte de la résistance contre Israël, une puissance occupante. Du point de vue de la Chine, le statut d’occupant s’appliquant à Israël annule son droit à l’autodéfense.

Middle East Politics