Maria Udrescu

“La famine ne peut pas être une arme de guerre. Israël doit prouver qu’il ne l’utilise pas comme telle, en facilitant l’accès de l’aide humanitaire à Gaza”, a déclaré samedi le Premier ministre belge Alexander De Croo, en visite en Jordanie. À ses côtés, Sigrid Kaag, coordinatrice de la réponse humanitaire et de la reconstruction à Gaza, a constaté que la population palestinienne se trouve au bord d’une “catastrophe humanitaire”.

Nommée à ce poste par une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu en décembre dernier, la Néerlandaise a plaidé pour que “du volume, du volume, du volume” d’aide puisse accéder à l’enclave. Mais Et de rappeler que les solutions, comme les largages menés par plusieurs pays dont la Belgique, ou encore la mise en place d’un corridor maritime depuis Chypre, ne peuvent pas constituer une alternative au transport par les routes terrestres. Mais ces livraisons sont soumises à des contrôles israéliens stricts, “répétitifs”, voire “superflus” au vu de la détresse de la population palestinienne. M. De Croo est allé jusqu’à dénoncer un “manque d’humanité” dans la manière dont Israël gère la question de l’accès de l’aide.

Dans le nord de la bande de Gaza, un enfant de moins de deux ans sur trois souffre de malnutrition aiguë, a indiqué l’Onu vendredi. Par ailleurs, plus d’enfants palestiniens sont morts en quatre mois à Gaza, que dans tout conflit du monde en quatre ans, a souligné sur X Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Une rencontre entre M. De Croo et M. Lazzarini est également prévue en Jordanie.

La situation risque de s’aggraver si Israël décide, en dépit des mises en garde internationales, de lancer son offensive contre la ville de Rafah, où sont réfugiés 1,5 million de Palestiniens. “Les risques sont énormes. Une telle offensive n’est pas acceptable. La priorité est que cela n’arrive pas”, a déclaré M. De Croo.

La Libre