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Des progrès significatifs dans le désamorçage du conflit Hamas-Israël « restent insaisissables » étant donné la position irréconciliable de Tel-Aviv sur un État palestinien, a déclaré à Sputnik Imad Salamey, professeur associé de sciences politiques et d’affaires internationales à l’Université américano-libanaise.

Lors d’un récent événement de campagne à New York, le président américain Joe Biden a annoncé la volonté des nations arabes de reconnaître l’État juif, mais est resté muet sur le statut d’un État palestinien.

« Je travaille avec les Saoudiens et tous les autres pays arabes, y compris l’Égypte, la Jordanie et le Qatar. Ils sont prêts à reconnaître pleinement Israël. Il doit y avoir un plan pour l’après-Gaza, et il doit y avoir un échange pour une solution à deux États. Cela ne doit pas se faire aujourd’hui. Il doit s’agir d’une progression et je pense que nous pouvons y parvenir », a déclaré M. Biden.

Quant à l’Arabie saoudite, le Royaume a fait savoir à plusieurs reprises qu’il n’accepterait pas d’établir des relations avec Israël sans la création d’un État palestinien.

La déclaration du président américain intervient alors que l’administration Biden a approuvé « discrètement » le transfert de milliards de dollars de bombes et d’avions de combat à Israël, alors que Tel-Aviv envisage de lancer une offensive militaire dans le sud de Gaza qui pourrait menacer la vie de centaines de milliers de civils palestiniens.

L’annonce de M. Biden reflète « une position de longue date plutôt qu’un nouveau développement », a déclaré Imad Salamey, professeur associé de sciences politiques et d’affaires internationales à l’Université américano-libanaise, dans une interview accordée à Sputnik.

Il a évoqué le sommet arabe de Beyrouth en 2002, qui « a mis en évidence la volonté collective des États arabes, y compris de l’Arabie saoudite, de reconnaître Israël, à condition qu’Israël reconnaisse un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale ».

« Le nœud du problème reste la réticence d’Israël à reconnaître un État palestinien selon ces termes. Cette impasse souligne la complexité de l’instauration de la paix et de la reconnaissance mutuelle dans la région », a souligné le politologue.

M. Salamey a également souligné que tout en appelant publiquement à la paix, les États-Unis « continuent d’affirmer leur alliance stratégique avec Israël, comme en témoignent les nouvelles livraisons de bombes et d’avions de chasse ».

En 2002, les États de la région ont conclu l’initiative de paix arabe, qui prévoit la reconnaissance d’Israël en échange de la création d’un État palestinien dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza, avec Jérusalem-Est pour capitale. Israël a rejeté la proposition.
18 ans plus tard, en 2020, Israël a signé les accords d’Abraham avec les Émirats arabes unis (EAU) et Bahreïn, normalisant ainsi ses relations. Le Maroc et le Soudan ont ensuite adhéré à ces accords.

Bien que Washington ait exprimé l’espoir que l’Arabie saoudite soit le prochain signataire du document, Riyad a fait savoir à plusieurs reprises qu’il n’accepterait pas d’établir des relations avec Israël sans la création d’un État palestinien.

Sputnik