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Michelle Grattan, Professeure agrégée, Université de Canberra
La mort de l’Australienne Zomi Frankcom et d’autres travailleurs humanitaires de la World Central Kitchen à Gaza lors d’une frappe israélienne a conduit à un examen encore plus intense et critique de la façon dont Israël mène la guerre contre le Hamas.
Cette semaine, la ministre des affaires étrangères, Penny Wong, a évoqué la possibilité de reconnaître un État palestinien plutôt qu’une solution à deux États. Ses commentaires ont été condamnés par Peter Dutton, qui les a qualifiés d' »irrémédiablement » préjudiciables aux relations entre l’Australie et Israël.
Pour discuter de la position du gouvernement sur cette question et sur la crise du Moyen-Orient, nous sommes rejoints par le député travailliste Josh Burns, qui représente le siège de Macnamara, dans le centre de Melbourne, où vit une importante communauté juive.
L’histoire de la famille de Josh Burns remonte aux premiers jours d’Israël après la Seconde Guerre mondiale, lorsque son grand-père s’y est installé.
Lors d’un incident, il y a eu un conflit entre les Israéliens et les Palestiniens de la région, et mon grand-père en a été très affecté. Il détestait cela. Il détestait le fait qu’il y ait des conflits autour de lui, il venait de vivre la deuxième guerre mondiale et il ne voulait pas élever sa famille dans un endroit où il y avait des conflits. Il a donc pris l’une des décisions les plus difficiles de sa vie, celle de quitter Israël et de commencer une nouvelle vie dans un autre pays.
M. Burns réitère son soutien à une solution à deux États.
Je souhaite désespérément qu’un accord de paix soit signé entre les Israéliens et les Palestiniens. Ce sera un jour magnifique pour l’humanité où nous pourrons voir la fin de ce conflit qui a été dévastateur pendant des décennies.
En tant que membre de la communauté juive, M. Burns explique pourquoi les derniers mois ont été profondément difficiles.
Je pense qu’il s’agit probablement de la période la plus difficile de ma vie pour un juif australien. Et je pense que la communauté juive se sent sous une pression immense. Je suis très attristé que la communauté juive d’Australie ait traversé une période aussi difficile.
Il souligne l’importance d’une communication respectueuse avec toutes les parties concernées par la question, au sujet de laquelle les ministres musulmans Ed Husic et Anne Aly n’ont pas hésité à mettre en avant les intenses souffrances des Palestiniens.
Je suis ami avec Ed Husic depuis longtemps, Anne Aly est une amie très chère et Fatima Payman, les trois membres islamiques de notre groupe parlementaire avec lesquels je parle régulièrement, et je les admire tous beaucoup. Je pense qu’il est très important que nous disposions d’un espace où nous pouvons avoir des dialogues respectueux et des désaccords, ce qui n’est pas un problème.