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Markku Siira
Les groupes de pression pro-israéliens tels que l’AIPAC et l’ADL accusent le service vidéo TikTok de « propager l’antisémitisme », c’est-à-dire de renforcer le soutien à la cause palestinienne. Ils ont d’ailleurs usé de leur influence pour faire interdire aux États-Unis cette plateforme de médias sociaux prétendument « détenue par des Chinois ».
Si TikTok, très populaire auprès des jeunes Américains, est effectivement bloqué aux États-Unis, les réactions seront énormes. De nombreux utilisateurs perdraient également leur source de revenus. Par ailleurs, le Congrès a demandé la vente forcée de la plateforme à une « tierce partie » dans un certain délai.
On s’attend à ce que des millions d’Américains mécontents accusent leur gouvernement de violer leurs droits, car l’interdiction du service vidéo violerait clairement le premier amendement de la Constitution. Cela vaut-il la peine d’aliéner davantage un gouvernement impopulaire de ses citoyens, en particulier des jeunes, en cette période de tension ?
Meta, une société américaine de médias sociaux connue pour ses connexions atlantistes, a encore renforcé la censure sur ses services. D’après mon expérience personnelle, je peux dire que Facebook, par exemple, est déjà devenu inutilisable en tant que plateforme de publication en raison de « règles communautaires » douteuses et de restrictions de compte arbitraires (j’ai des comptes sur X et VK, où j’ai l’intention d’avoir plus d’influence à l’avenir).
En particulier, depuis le 7 octobre dernier, les critiques du génocide alimenté par l’armée israélienne ont été fumigées sur la plateforme de Zuckerberg. Meta affirme avoir « revu sa politique en matière de discours de haine » concernant l’utilisation du terme « sioniste ». La décision de restreindre la discussion est clairement prise pour protéger l’Autorité juive des critiques sur la question palestinienne.
La politique, ajoutée aux règles communautaires de Facebook, bloque également les messages contenant des références à des « individus et organisations dangereux » figurant sur sa « liste noire ». Là encore, les normes communautaires de Meta semblent refléter les préoccupations et les « valeurs » de la politique étrangère américaine et israélienne.
Ainsi, par exemple, une mise à jour d’image présentant des représentants des mouvements Hamas ou Hezbollah dans n’importe quel contexte peut entraîner des restrictions sur l’utilisation du compte et, si elle est répétée, une telle « mauvaise conduite » entraînera la suppression permanente du compte. De même, les mises à jour faisant l’éloge du sionisme peuvent rester sur la plateforme.
Il est également révélateur que, suite aux pressions exercées par des groupes pro-israéliens, les comptes Facebook et Instagram de l’ayatollah Khamenei, le guide suprême de la République islamique d’Iran, aient été supprimés du service pour « violations répétées des règles » (à savoir la défense des Palestiniens et la critique du sionisme).
Malgré la censure des contenus politisés, même un géant comme Meta ne peut plus contrôler le récit du génocide palestinien et des crimes de guerre perpétrés par l’armée israélienne. Les vidéos diffusées sur l’internet, filmées à l’aide de smartphones, présentent les problèmes d’une manière très différente des comptes rendus des (faux) journalistes des médias traditionnels, qui renforcent le point de vue souhaité.
L’internet a tellement imprégné tous les aspects de notre culture qu’il est parfois difficile de se rappeler que nous n’en sommes encore qu’aux premiers stades de la révolution numérique. Les implications de ce changement pour la politique ne feront que croître avec le temps.
Au fur et à mesure que l’hégémonie américaine s’effondre, il faut espérer que des services de médias sociaux nouveaux et plus diversifiés remplaceront les anciennes plateformes et sociétés qui suivent la politique de l’establishment anglo-américano-juif.