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Voter une aide supplémentaire pour ce gouvernement, c’est approuver une fois de plus la campagne atroce qui a dévasté Gaza au cours des six derniers mois.

Daniel Larison

Le président utilise une rhétorique absurde à propos du nouveau projet de loi sur l’aide militaire :

Le Congrès a adopté ma loi pour renforcer notre sécurité nationale et envoyer un message au monde sur la puissance du leadership américain : nous sommes résolument pour la démocratie et la liberté, et contre la tyrannie et l’oppression

Les plus de deux millions d’habitants de Gaza, délibérément affamés par un client armé par les États-Unis, ne s’y tromperont pas. Les États-Unis se sont résolument rangés du côté d’un occupant qui commet d’innombrables crimes de guerre contre la population civile d’un territoire qu’il contrôle. À Gaza, les États-Unis ont soutenu la famine provoquée par l’homme et le massacre des innocents. Voter une aide supplémentaire pour ce gouvernement, c’est approuver une fois de plus la campagne atroce qui a dévasté Gaza au cours des six derniers mois, et c’est signaler une fois de plus à Netanyahu que les États-Unis ne feront rien pour mettre fin à la guerre. Le Congrès et le président envoient au monde un message sur le leadership américain, et ce message est que les États-Unis aideront et encourageront la famine de masse et le génocide au lieu d’exiger de leur client qu’il accepte un cessez-le-feu.

Cette semaine, une nouvelle frappe aérienne israélienne à Rafah a tué 17 enfants. Selon Euro-Med Monitor, plus de 15 000 enfants ont été tués par les forces israéliennes au cours de cette guerre. Leur dernier décompte fait état de plus de 42 000 morts. Ce chiffre n’inclut pas les milliers de personnes enterrées dans les décombres des bâtiments détruits. Un assaut sur Rafah garantit pratiquement que le nombre de morts montera en flèche en raison des attaques aveugles, de l’aggravation de la famine et de la propagation des maladies. Si les États-Unis ne font rien pour empêcher l’attaque attendue, notre gouvernement portera une grande part de responsabilité dans le cauchemar qui s’ensuivra et les pertes massives de vies humaines. La famine créée par le gouvernement israélien fait déjà d’autres victimes innocentes et, à moins d’un cessez-le-feu immédiat et durable et d’un effort massif de secours, des dizaines de milliers d’autres personnes mourront de faim et de maladie dans les mois à venir, ce qui aurait pu être évité.

L’histoire que le président veut raconter est celle, prévisible, que préfèrent ceux qui croient que l’Amérique est la « nation indispensable », mais sur les points les plus importants, cette histoire n’est pas vraie. Les États-Unis se rangent régulièrement du côté de nombreux gouvernements oppressifs contre leur propre peuple et ils se rangent parfois du côté des occupants contre les peuples qu’ils gouvernent illégalement. Les États-Unis ont souvent armé et soutenu des tyrans et des despotes parce qu’ils jugeaient opportun de le faire, et ils continuent actuellement d’armer lourdement des tyrans et des despotes. En ce moment même, l’administration fait tout son possible pour soudoyer l’un de ces despotes afin qu’il établisse des relations normales avec le gouvernement qui occupe et détruit Gaza.

Il n’est pas surprenant que M. Biden veuille passer tout cela sous silence et se lance dans de belles paroles sur la démocratie, mais personne ne doit s’y laisser prendre. La guerre à Gaza met en évidence la pourriture au cœur de notre politique étrangère. Elle montre au monde ce que les États-Unis représentent réellement.

Eunomia