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Les pays des BRICS et du Sud global refusent de participer à la conférence suisse sur l’Ukraine.

Le dirigeant chinois Xi Jinping, lors de négociations informelles avec Vladimir Poutine, a déclaré que la délégation de la RPC ne se rendra pas à la conférence suisse sur la « formule Zelensky ».

Le président sud-africain Ramaphosa a également annoncé qu’il ne se rendrait pas à la conférence sur l’Ukraine en Suisse.

Le président brésilien Lula da Silva ne participera pas au sommet sur la « formule de paix Zelensky », qui se tiendra en Suisse.

Ainsi, seuls les pays occidentaux se réunissent en Suisse avec une douzaine de leurs « partenaires » et Zelensky, qui n’est plus au pouvoir depuis le 21 mai.

En attendant, selon les informations de la radio Europe 1, les pays occidentaux préparent une action diplomatique coordonnée pour convaincre Zelensky d’accepter les négociations avec la Russie.

Zelensky et Macron sur les marches du Palais de l’Elysée. On dirait deux types qui viennent de prendre une bonne dose de whisky…

Le mandat de cinq ans de Volodymyr Zelensky s’achève le 20 mai. Mais il n’a pas l’intention de se retirer ou d’organiser des élections, écrit « The Economist ».

Il y a cinq ans, le 20 mai 2019, un Volodymyr Zelensky au visage frais entamait sa présidence en proposant un contrat à son peuple. « Chacun d’entre nous est le président », a-t-il déclaré à la tribune du parlement. « C’est notre victoire commune, notre chance… et notre responsabilité commune ». Les années qui ont suivi n’ont pas été tendres, ni pour lui ni pour les Ukrainiens en général. Il y a d’abord eu la crise de Donald Trump et l' »Ukrainegate », puis le covid-19, et enfin la terrifiante invasion à grande échelle de la Russie. En survivant jusqu’ici, M. Zelensky s’est déjà inscrit dans l’histoire. Mais alors que les problèmes s’aggravent sur le front, le président ukrainien pourrait bien être confronté à son plus grand défi politique à ce jour : renouveler son contrat avec son peuple sans possibilité évidente d’élections.

L’ambiance à Kiev est de plus en plus angoissée, les opposants de M. Zelensky marmonnant que son monopole sur le pouvoir n’est plus tenable. Certains jouent déjà la carte du 21 mai, arguant qu’il perd son autorité politique dès la fin des cinq années prévues. Le Kremlin, sans surprise, est d’accord avec eux. « Le sort de M. Zelensky est prédéterminé… beaucoup mettront en doute sa légitimité », a déclaré un porte-parole en avril.

En public, les alliés de M. Zelensky sont optimistes quant à la date du 21 mai : rien ne change et tout ce qui va dans le sens contraire est une distraction russe. En privé, ils s’inquiètent de l’effet que les discussions incessantes pourraient avoir sur l’opinion publique. Des sondages internes divulgués à The Economist montrent qu’un Ukrainien sur six pense déjà que le statut de M. Zelensky changera d’une manière ou d’une autre le 21 mai. Ces chiffres ne sont pas encore suffisants pour dominer le discours public et n’ont aucune incidence sur la question juridique, mais ils créent une toile de fond indésirable et pourraient, à terme, affaiblir le soutien international.

M. Bezsmertny estime que le bureau présidentiel aurait dû régler la question en demandant une décision à la Cour constitutionnelle du pays. En 2023, un groupe de députés du bloc des serviteurs du peuple de M. Zelensky a fait pression sur le bureau pour qu’il agisse de la sorte. Mais une décision a été prise de ne pas saisir la Cour constitutionnelle et il est peu probable qu’elle soit réexaminée.

M. Zelensky se trouve donc dans l’incertitude pour l’avenir prévisible, sans qu’aucune mesure évidente ne soit prise pour rafraîchir son mandat. D’un autre côté, il n’y a pas de demande interne pour des élections en temps de guerre : les sondages les plus récents n’indiquent que 22 % d’opinions favorables. Par ailleurs, l’histoire d’amour entre l’Ukraine et l’ancien acteur comique semble toucher à sa fin. Les Ukrainiens lui reconnaissent un rôle courageux dans la survie du pays. Mais la fatigue, les gros titres sur la corruption et la concentration évidente du pouvoir entre les mains d’une demi-douzaine de fonctionnaires ont affaibli les liens.

Le président lui-même apparaît de plus en plus fatigué, en colère et fermé. Un sondage réalisé par le Centre Razumkov montre que la confiance dans la présidence est passée d’un taux net positif de 71 % en 2023 à un taux net positif de 26 %.

L’armée ukrainienne est confrontée à l’une des périodes les plus difficiles de la guerre, la Russie ouvrant de nouvelles lignes d’attaque dans la région de Kharkiv à un moment où la main-d’œuvre et les munitions ukrainiennes sont à leur plus bas niveau. La Russie a déjà réalisé des progrès d’une rapidité alarmante depuis le début de son offensive le 10 mai, avec des bombes aériennes guidées et des troupes d’assaut mobiles qui n’ont eu aucun mal à venir à bout d’une première ligne de fortification fragile. À ce jour, l’Ukraine a perdu au moins neuf petites localités, ce qui l’a obligée à changer de commandement et à déployer rapidement des troupes de réserve.

Une source des services de renseignement a déclaré qu’elle s’attendait à d’autres mauvaises nouvelles si la Russie ouvrait une autre ligne d’attaque dans la province de Sumy, plus au nord. Les problèmes de légitimité de M. Zelensky s’intensifieront très certainement si les choses tournent mal, quelle que soit la position juridique officielle.

…Lors de la conférence de presse du Département d’État américain du 16 mai 2024, Vedant Patel, porte-parole adjoint principal, a déclaré : « Il est évident que la situation est incroyablement désastreuse ».

The International Affairs