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Photo : Kremlin.ru

Lors de la conférence de presse qui a suivi les pourparlers entre la Russie et la Biélorussie, Vladimir Poutine a répondu à une question des médias sur la situation actuelle en Ukraine.

Question : Compte tenu de l’expiration du mandat présidentiel de Vladimir Zelensky, quelles sont les perspectives de reprise des pourparlers de paix avec l’Ukraine ? La question clé ici est de savoir avec qui discuter, même si une telle demande émane de la partie ukrainienne.

Deuxième partie de ma question : Voyez-vous des forces réelles en Ukraine, politiques ou militaires, qui soient réellement capables d’être lucides sur la situation actuelle, de trouver des solutions de compromis et, plus important encore, de conclure et d’honorer des accords ?

Vladimir Poutine : En ce qui concerne le processus de négociation, j’en ai parlé à de nombreuses reprises. Je voudrais le souligner une fois de plus ici à Minsk : La Russie n’a jamais refusé ces négociations. D’ailleurs, nous avons commencé ces discussions au Belarus à un moment donné, puis nous les avons déplacées à Istanbul, en Turquie, à la demande de la partie ukrainienne. Nous sommes parvenus à certains accords et avons rédigé un projet d’accord. De plus, le chef du groupe de négociation ukrainien a paraphé un extrait de l’accord potentiel, ce qui signifie que la partie ukrainienne en était globalement satisfaite, tout comme la partie russe. Certaines de ses dispositions devaient être finalisées, mais, je le répète, l’Ukraine ayant signé ce document, elle était satisfaite de ce qu’il contenait.

Pour des raisons que l’on connaît bien maintenant, après l’arrivée de l’ancien Premier ministre britannique à Kiev, la partie ukrainienne a rejeté ces accords et a cessé de les appliquer. De plus, ils ont déclaré que les pourparlers étaient terminés. Ils l’ont dit publiquement, ce n’est pas nous qui avons mis fin à ces pourparlers. C’est eux qui l’ont fait et qui ont rendu illégale la poursuite de ces pourparlers. Nous n’avons interdit à personne de négocier, puisque nous sommes favorables aux négociations.

Par la suite, sous la direction et à la demande de leurs sponsors et maîtres occidentaux, un nouvel objectif a été fixé : infliger une défaite stratégique à la Russie et remporter la victoire sur la Russie sur le champ de bataille. Les discussions sur la nécessité de reprendre les pourparlers ont repris. Qu’elles reprennent, mais pas parce qu’un pays le souhaite, mais sur la base des accords de principe conclus lors des difficiles négociations au Belarus et en Turquie, et sur la base des réalités actuelles sur le terrain. Nous sommes prêts pour cela.

Avec qui négocier ? Ce n’est certainement pas une question futile, j’en conviens. Bien sûr, nous sommes conscients que le chef d’État actuel n’est plus légitime. Je pense que l’un des objectifs de la conférence qui se tiendra en Suisse est précisément de faire en sorte que la communauté occidentale et les sponsors du régime de Kiev confirment la légitimité de l’actuel chef d’État, ou de l’ancien chef d’État.

Mais ces démarches de relations publiques ne sont pas pertinentes pour les documents juridiques. Mais si nous en arrivons là, nous devrons, bien sûr, et je pars du principe que les pourparlers de paix doivent reprendre, non pas par le biais d’ultimatums, mais par le biais du bon sens. Ils doivent reposer sur le bon sens. Mais si nous en arrivons là, nous devons bien sûr comprendre avec qui nous devons et pouvons traiter en vue de signer des documents juridiquement contraignants. Dans ce cas, nous devons être absolument sûrs que nous traitons avec les autorités légitimes. La réponse à cette question doit être apportée en Ukraine même, principalement, je pense, par son parlement, la Cour constitutionnelle ou d’autres autorités gouvernementales.

Pour autant que je sache, nous devons examiner ce qui est écrit dans la Constitution de l’Ukraine, quels organes gouvernementaux ont le droit d’être prolongés en vertu de la Constitution de l’Ukraine sans élections ni procédures électorales, et lesquels ne peuvent pas compter sur ces droits. Cela peut se faire par le biais d’une analyse judiciaire. Ces questions relèvent des systèmes politique et juridique ukrainiens.

The International Affairs