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Leila Mazboudi

Le mystère entoure toujours la nature du missile que le Hezbollah a pu utiliser pour abattre le drone Hermès ce samedi. C’est le 4eme appareil de la famille des Hermès abattu depuis le début du conflit qui a éclaté à la frontière entre le sud du Liban et le nord de la Palestine occupée, au lendemain de l’opération du Hamas dans l’enveloppe de Gaza le 7 octobre.

En tout, les médias israéliens en ont dénombré 4 : deux 900 et deux 450. Ils ont indiqué que deux autres Hermès 450 ont été sérieusement endommagés.

Le premier Hermès 900 avait été abattu le mois d’avril dernier. Il avait été intercepté dans le secteur oriental de la zone frontalière. Les médias israéliens ont rapporté que les forces aériennes israéliennes ont mené une enquête pour savoir par quel moyen ce drone dont l’altitude de survol peut atteindre les 9,1 km et la vitesse les 220 km par heure a été abattu. Avant de se résoudre à déclarer qu’il s’agissait d’un missile sol-air. Sans grande avancée dans l’enquête ! Le communiqué de la résistance l’avait signalé.

Concernant le second, celui de ce samedi, le Hezbollah s’est contenté de préciser dans son communiqué, qu’il a « tendu une embuscade » au drone « qui attaquait nos gens et nos villages et l’avoir visé avec des armes appropriées au-dessus du territoire libanais où il s’est écrasé ».

Comment lui a-t-il tendu une embuscade et par quel moyen l’a-t-il intercepté ? Mystère .

La guerre de la 5ème génération

Cette escalade intervient au moment où la guerre des drones entre l’armée d’occupation israélienne et le Hezbollah bat son plein. En termes académiques militaires, elle fait partie des guerres de la 5eme génération.

Plusieurs raids avaient été perpétrés au moyen de drones israéliens dont celui sur une maison de la localité du littoral ‘Adloune, au cours de laquelle une femme est tombée en martyre.

Le Hezbollah aussi investit ses drones dans la bataille. Ces dernières semaines, les forces d’occupation à la frontière nord étaient sur le qui-vive, les opérations de la résistance libanaise ayant usé de drones d’attaque et suicide contre les positions frontalières et celles établies dans les colonies au nord de la Palestine occupée.

Le mois le plus dur

Selon le site d’information israélien Walla, « le mois de mai a été le mois le plus dur pour les combats avec le sud du Liban » estimant que « la dissuasion s’est entièrement effondrée ».

« Le Hezbollah a multiplié durant ce mois le nombre de ses drones et les tirs de ses obus anti blindés », a-t-il expliqué.

Selon lui, le Hezbollah augmente ses préparatifs pour une guerre future bénéficiant de son expertise dans les combats dans les zones frontalières.

Les sirènes d’alerte retentissent à longueur de journée dans les colonies frontalières par crainte d’infiltration des drones libanais qui parviennent à dérouter les Dômes de fer.

Il y a deux jours, les défenses aériennes israéliennes ont abattu par mégarde, un Hermès 900 à l’aide d’un missile sol-air du Dôme de fer, ont rapporté les médias israéliens.

Ignorant toujours la nature du système antiaérien qui abat leurs drones super sophistiqués, les Israéliens connaissent davantage les drones du Hezbollah.

Les drones du Hezbollah

Le centre d’études israélien Alma croit deviner qu’il en détient 2.000. Certains ayant été fabriqués en Iran, d’autres d’origine chinoise, et d’aucuns par le Hezbollah, « ceux qu’il peut acheter dans les marchés civils et qui sont modifiés selon ses besoins, soit pour les photographies ou pour porter des bombes et les larguer ».

Parmi les drones qui pourraient être en les mains du Hezbollah sont cités les Ayyoub, un prototype de l’iranien Shahed 129, lequel a été conçu à partir du Hermès 459 israélien. L’un de ces appareils avait été intercepté à Beyrouth pendant la guerre 2006.

La résistance libanaise détiendrait aussi des Mersad 1 et 2 et des Ababil T. Ainsi que des al-Mouhajer, al-Shahed, Samed, Karrar et al-Sa’iqa.

Le Hezbollah aurait obtenu aussi de l’Iran des drones de type Shahed 136, ceux-là mêmes que la Russie aurait utilisés dans sa guerre en Ukraine, selon les accusations occidentales. Cet appareil de courte portée a été récemment utilisé dans l’opération d’Arab Aramcha.

Il est aussi question qu’il aurait pu acquérir des Shahed 238, similaires aux israéliens Heron TP, de par leur capacité.

« Les 3 systèmes  » des drones du Hezbollah

Le quotidien israélien Yediot Ahronoth avait exposé les trois systèmes des drones du Hezbollah. « Le premier est l’utilisation de caméra fixée sur le drone qui permet de le manier à la main ; le second système utilisé pour le trajet défini au préalable et guidé par les signaux radio à partir des satellites à l’instar du système mondial GPS ; et le troisième est celui qui emprunte un trajet planifié au préalable mais sans contact externe, ce qui rend son interception plus difficile ».

A noter que l’attaque de la résistance ce samedi contre une position récemment établie pour une faction blindée au nord de la caserne de Yiftah a été réalisée au moyen de drones d’assaut ou suicide.

Des répercussions sur le long terme

Dans cet état actuel, les colons du nord de la Palestine occupée semblent pessimistes mêmes en cas d’arrêt des combats. Selon une étude réalisée par le centre Tal Hai, 40% de ceux qui ont été déplacés envisagent de ne plus jamais revenir dans ces colonies.

Un autre sondage, scrutant l’opinion des Israéliens sur la crédibilité du Hezbollah, en comparaison avec celle d’Israël, révèle que 80% de ceux qui ont été sondés jugent que le Hezbollah est plus sincère dans ses informations et dans ses menaces.

Il semble for que même si la guerre se termine, ses répercussions seront inéluctables sur le long terme pour les Israéliens. Voire pour une guerre future, selon le Maariv. Analysant les 7 fronts qui ont défié l’entité sioniste dans la bataille Déluge d’al-Aqsa, à savoir le Liban, le Golan syrien, l’Irak, le Yémen, la bande de Gaza, la Cisjordanie et l’Iran, le journal israélien craint plus que jamais d’être « au bord d’une défaite stratégique ». Une fois terminée, cette guerre gardera surement en mémoire chez les Israéliens qu’ils ne seront plus jamais en sécurité en « Israël ». Si elle se termine!

Al Manar