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Il s’est invité sur le plateau ou l’eurodéputée de Renaissance donnait une interview en public et en direct. De l’art de saper la crédibilité de sa candidate.

Olivier le Bussy

    France's Prime Minister Gabriel Attal (L) sits next to France's group Renew (Renaissance), Modem and Horizons party�s leading European Parliament election candidate and MEP Valerie Hayer (R) during her final campaign rally in Aubervilliers, northeastern suburbs of Paris, on June 1, 2024, ahead of the upcoming European Parliament elections. (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
    Le Premier ministre français Gabriel Attal et la tête de liste du parti Renaissance pour les européennes lors d’un meeting de campagne, à Paris, le 1er juin. ©AFP

    Qui sait ? Peut-être que ce dont rêvait Gabriel Attal n’était pas de devenir Premier ministre de la République française, mais tête de liste de Renaissance, le parti du président Emmanuel Macron, pour les élections européennes. En tout cas, il ne perd pas une occasion d’empiéter sur la campagne de la vraie tête de liste, Valérie Hayer. C’est lui, et non la députée européenne, qui débattu à la télévision, le 24 mai, avec Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN) et tête de liste du parti d’extrême droite pour les européennes. Cherchez l’erreur…

    Plus fort : ce lundi, Valérie Hayer était l’invitée de l’émission “Demain l’Europe” sur France Info pour une interview en direct et en public… quand elle a vu débarquer sur le plateau Gabriel Attal. “Bonjour je suis désolé, je fais irruption sur scène”, s’est-il excusé sans avoir l’air trop gêné d’être là, prétextant qu’il était dans les murs de la Maison de la radio pour une autre interview et qu’il était “venu voir Valérie” (pendant son interview, donc. Normal). “Valérie” l’a salué d’un “M. le Premier ministre, salut Gabriel” qui se voulait naturel et a arboré un sourire qu’elle aurait certainement souhaité moins crispé.

    Le Premier ministre a tenu le crachoir pendant trois minutes pour faire un discours de campagne. “Il ne reste plus beaucoup de temps à Valérie Hayer, du coup”, a fait remarquer la journaliste Emilie Tran-Nguyen. Et de demander à M. Attal s’il était “inquiet” pour suivre ainsi Valérie Hayer “partout”. Les sondages sont préoccupants pour Renaissance, distancé par le RN et menacé par Raphaël Glucksmann, allié au PS. Le 6 juin, c’est d’ailleurs le président Macron qui s’adressera à la nation, officiellement dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie, qui tombe, comme c’est opportun, à trois jours des européennes.

    Et si, simplement, Gabriel Attal briguait le titre de champion de France de mansplaining, du nom de cette attitude condescendante et paternaliste envers les femmes ?

    La Libre