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Xinhua

Cette photo prise le 8 juin 2024 montre un bâtiment et un véhicule endommagés lors des attaques israéliennes dans le camp de réfugiés de Nuseirat dans le centre de la bande de Gaza. (Photo de Marwan Daoud /Xinhua)

JERUSALEM/GAZA, 8 juin (Xinhua) — Les forces israéliennes ont sauvé samedi quatre otages du camp de réfugiés de Nuseirat dans le centre de la bande de Gaza, où, selon des sources palestiniennes, une attaque israélienne sanglante a eu lieu, tuant au moins 210 personnes et en blessant plus de 400 autres.

Khalil Al-Dakran, directeur de l’hôpital al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, a déclaré à Xinhua que de nombreux blessés palestiniens avaient été envoyés à l’hôpital, et que certains d’entre eux avaient été confirmés morts par la suite.

Dans un communiqué publié samedi, la branche armée du Hamas, les Brigades Al-Qassam, a dénoncé l’assaut israélien dans la zone de Nuseirat comme étant « un crime de guerre complexe ».

Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a également condamné l’attaque israélienne meurtrière, soulignant que le peuple palestinien « ne se rendra pas et que la résistance continuera à défendre ses droits ».

Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré que cette opération de libération d’otages avait été planifiée depuis des semaines et qu’elle avait été menée conjointement par l’armée, l’unité d’élite de la police et l’organe de renseignement Shin Bet, précisant qu’un policier avait été tué au cours de l’opération.

Les otages secourus ont été identifiés comme étant Noa Argamani, 25 ans, Shlomi Ziv, 40 ans, Almog Meir Jan, 21 ans, et Andrey Kozlov, 27 ans. Tous avaient été enlevés en octobre dernier par le Hamas alors qu’ils participaient au festival Nova, un événement musical en plein air, dans une zone rurale proche de la barrière entre Gaza et Israël.

Le porte-parole de l’IDF, Daniel Hagari, a déclaré que les quatre personnes se trouvaient dans deux bâtiments au cœur du camp de Nuseirat.

Dans des vidéos diffusées par le gouvernement, le président israélien Isaac Herzog et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se sont entretenus au téléphone avec Argamani.

Après le sauvetage des quatre otages, 120 otages israéliens sont toujours détenus à Gaza, dont 43 dont on craint qu’ils ne soient morts, selon l’armée israélienne. « Nous ferons tout pour les récupérer », a promis M. Hagari.

À la suite de cette opération, Benny Gantz, le ministre israélien en charge de la guerre, a reporté l’annonce de sa démission prévue pour samedi soir.

Le 18 mai, M. Gantz avait menacé de démissionner du gouvernement de M. Netanyahou le 8 juin si le cabinet ne formulait pas un plan d’action pour atteindre les objectifs de la guerre à Gaza, notamment le retour des otages et l’élimination du Hamas.

Dans une déclaration faite samedi soir, M. Netanyahu a exhorté M. Gantz à ne pas démissionner, soulignant que « nous devons rester unis face aux grandes tâches qui nous attendent ».

M. Gantz a répondu dans une vidéo en déclarant : « Les défis auxquels Israël est confronté restent les mêmes et, par conséquent, je dis au Premier ministre et à l’ensemble des dirigeants que, même aujourd’hui, nous devons examiner de manière responsable comment il est juste et possible de continuer à partir d’ici. »

Entre-temps, samedi soir, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv pour la libération des otages restants et contre le gouvernement.

La police a déclaré la manifestation illégale et a annoncé l’arrestation de 10 manifestants soupçonnés de porter atteinte à l’ordre public, selon un communiqué de la police.

Plus tôt dans la journée, la chaîne publique israélienne Kan TV a rapporté que le cabinet israélien en temps de guerre avait approuvé un plan pilote présenté par le ministre de la défense Yoav Gallant pour remplacer le Hamas à Gaza.

Selon ce plan, l’armée israélienne « protégera » plusieurs zones du nord de Gaza et autorisera la présence de dirigeants locaux et l’entrée de camions d’aide humanitaire.

Le conflit meurtrier entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza, fait rage depuis huit mois, depuis son déclenchement le 7 octobre 2023. Il a éclaté lorsqu’Israël a lancé une vaste offensive à Gaza après que des militants du Hamas eurent pris d’assaut le sud d’Israël depuis Gaza lors d’une attaque surprise, tuant environ 1 200 personnes et ramenant quelque 250 otages dans l’enclave palestinienne.

Le bilan des attaques israéliennes en cours dans l’enclave palestinienne s’élève à 36 801 morts et 83 680 blessés, selon les données mises à jour samedi par les autorités sanitaires de Gaza.