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En réunion de groupe LR, le président du Sénat a tiré les enseignements des élections européennes. Il a d’abord jugé que la dissolution de l’Assemblée nationale était « un pari fou » fait par « pur calcul tactique ou machiavélique ». Il a également rejeté l’accord souhaité par Éric Ciotti avec le RN « contraire à l’intérêt de la France et à notre Histoire », selon lui.Simon Barbarit

Par Simon Barbarit

La réunion du groupe LR du Sénat a été mouvementée. Dans l’expectative des délectations d’Éric Ciotti, ils ont adopté à l’unanimité un communiqué réaffirmant l’autonomie et l’indépendance du parti, à rebours de l’accord annoncé par le président des Républicains sur TFI quelques minutes plus tard.

« Je le dis avec force : je n’avaliserai jamais, sous aucun prétexte, un accord avec le RN contraire à l’intérêt de la France et à notre Histoire », a martelé Gérard Larcher devant le groupe. Le président du Sénat a également sévèrement jugé la décision du chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée nationale dans la foulée des résultats des européennes qui « plonge la France dans une incertitude politique que je ne peux m’expliquer ». « Quelle est donc la finalité de cette décision soudaine, brutale et, pour ma part, irresponsable après une défaite cinglante pour la majorité présidentielle et une poussée historique de l’extrême droite ? Si ce n’est que par pur calcul tactique ou machiavélique, c’est un pari fou ! », a-t-il qualifié.

Le pari « de retrouver une Assemblée Nationale plus instable qu’elle ne l’est et de devoir nommer un Premier ministre issu du groupe majoritaire avec la probabilité que ce groupe majoritaire soit le Rassemblement National. Fallait-il faire prendre un tel risque à la France ? Si le pays devenait ingouvernable après ce pari fou, que resterait-il au Président de la République comme solution ? »

Il a également rejeté l’hypothèse d’une coalition avec la majorité présidentielle. « Comment imaginer passer en force en imposant un accord électoral sans accord politique préalable ? On n’est pas dans le bon ordre ! Cela reviendrait à nous demander de rejoindre sa majorité présidentielle dans la continuité d’une politique que les Français ont massivement rejetée ».

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