Étiquettes

, , ,

Une participation en forte hausse par rapport aux législatives de 2022, dans toutes les catégories

  • Avec une participation estimée (non définitive) à 67%, on enregistre un bond de 20 points par rapport au 1er tour de 2022.
  • Si cette participation se confirme, ce serait le plus haut niveau atteint aux législatives depuis 1997 (67,9%).
  • Ce rebond s’observe dans toutes les catégories de la population même si la participation continue de progresser avec l’âge des personnes interrogées et même si elle reste plus forte dans certaines catégories plus aisées ou plus diplômées.
    • Ainsi, les jeunes de 18-34 ans sont 59% à être allés voter (chiffre identique pour les 18-24 ou les 25-34 ans) versus 64% chez les 35-49 ans, 68% chez les 50-64 ans et 77% chez les 65 ans et plus qui traditionnellement sont ceux qui votent le plus.
    • En termes de sympathie politique, on observe que toutes les sensibilités politiques se sont mobilisées dans des proportions identiques et de façon marquée : 80% des sympathisants de gauche, 79% des sympathisants LREM, 72% des sympathisants LR et 80% des sympathisants RN sont allés voter. Ce sont les Français se déclarant proches d’aucun parti qui ont le moins voté (44%).
    • Les Français qui se sentent défavorisés ne sont que 55% à être allés voter contre 76% de ceux qui se déclarent appartenir aux classes aisées ou supérieures.

L’inquiétude, sentiment dominant chez les Français même si l’espoir l’emporte chez les proches du RN

  • En ce dimanche électoral, le sentiment dominant chez les Français est l’inquiétude, cité par 50% d’entre eux. Il devance de loin l’espoir (24%), deux fois moins important, la colère (15%), l’indifférence (15%) et l’impatience (14%).
  • Mais ces résultats cachent d’importantes disparités, notamment selon la sympathie politique des électeurs. L’inquiétude dominait à gauche (66%) ainsi que chez les sympathisants de la majorité présidentielle (71%) ainsi que de LR (54%). A contrario, l’espoir l’emporte largement chez les sympathisants du RN (54%) mais aussi ceux de Reconquête! (60%).
  • L’inquiétude est plus marquée chez les personnes qui se considèrent comme appartenant aux classes sociales aisées ou privilégiées ainsi que dans les classes moyennes, notamment supérieures. En revanche, les sentiments sont plus disparates chez les personnes se considérant appartenir aux classes populaires ou défavorisées.
  • L’inquiétude est encore plus forte chez les votants (55%) et constitue ainsi peut-être un levier du vote, mais c’est aussi le cas de l’espoir (31%). Chez les abstentionnistes, si l’inquiétude arrive aussi en tête, c’est dans une moindre mesure (40%), tandis que la colère (20%) et l’indifférence (29%) sont assez présentes.

Les raisons de l’abstention

  • Les raisons de l’abstention sont assez classiques : le sentiment que cette élection ne changera rien à leur quotidien (26%) arrive en tête chez ceux qui ne sont pas allés voter, devant l’impression que les jeux sont déjà faits (20%).
  • 17% des abstentionnistes évoquent le fait que l’offre politique ne leur correspond pas, aucun candidat n’ayant trouvé grâce à leurs yeux.

Sociologie des électorats

  • Le RN arrive en tête de ce scrutin et obtient ses meilleurs scores…
    • … chez les 35-59 ans (40%), chez les CSP- (50% dont les ouvriers 56%) et chez ceux qui se sentent appartenir aux populations défavorisées (61%).
    • Il a mobilisé fortement son électorat : 91% des électeurs de Jordan Bardella aux européennes et 92% des électeurs de Marine Le Pen en 2022 ont voté pour lui.
    • Chez les jeunes (18-24 ans), le RN obtient 29% et arrive en 2ème position, derrière le Nouveau Front Populaire (45%). Chez les 25-34 ans, en revanche, RN et NFP sont à égalité (33%). Le RN réussit à capter le vote de 25% des cadres, quasi à égalité avec Renaissance et derrière le NFP. Mais aussi 28% des sympathisants LR.
  • Le Nouveau Front Populaire fait ses meilleurs scores chez les 18-24 ans (45%), les cadres (31%) et dans l’agglomération parisienne (30%). Il a bénéficié – mais pas à plein – des reports de voix des Européennes, en captant 87% des électeurs de Manon Aubry, 70% des électeurs de Raphaël Glucksmann et 65% des électeurs de Marie Toussaint.
  • Renaissance arrive en tête chez les personnes âgées de 70 ans et plus (33%) ainsi que chez les individus qui se disent appartenir aux classes aisées et supérieures (31%). Le parti présidentiel est désormais devancé chez les cadres par le NFP. Seuls 55% des électeurs d’Emmanuel Macron de 2022 ont voté pour son parti. Il ne fait pas le plein des électeurs de Valérie Hayer mais cette perte est compensée par des apports venus de Xavier Bellamy (33%) ainsi que d’une partie des électeurs de Raphaël Glucksmann (14%) et de Marie Toussaint (15%).

Des motivations du vote très éclatées, entre raison et adhésion

  • Les électeurs du RN ont exprimé un vote clairement d’adhésion : 52% ont voté sur le programme tandis que 43% ont voté sur l’étiquette. Ils ont surtout voté en fonction d’enjeux nationaux (87%), plus que les autres électorats. Enfin, ces électeurs ont voulu exprimer leur mécontentement à l’égard d’Emmanuel Macron (74%).
  • Les électeurs du NFP témoignent de logiques plus variées : si 43% ont voté par adhésion au programme, une proportion similaire (44%) l’a fait pour faire barrage.
  • Dans le détail, ces résultats sont contrastés selon les mouvances qui composent le Nouveau Front Populaire :
    • Pour les électeurs de LFI, l’adhésion au programme l’emporte (60%)
    • … tandis que ce n’est le cas que de 33% des électeurs de R. Glucksmann ayant voté pour le NFP, qui ont davantage voulu faire barrage à un autre candidat (41%). Ils ont également davantage voté « par dépit » qu’en moyenne : 30% ont choisi le candidat le « moins pire de tous ».
  • Les électeurs des listes Ensemble ont voté à la fois pour l’étiquette (35%), pour faire barrage (32%) ou par « dépit » (35%). Ce sont les plus partagés de tous les électeurs, avec les 10% d’électeurs LR et divers droite.

Le pouvoir d’achat, motivation principale de ce scrutin, devant toute autre

  • Le pouvoir d’achat est cité par 48% des votants comme le principal critère ayant motivé leur vote, loin devant la sécurité (37%), la situation économique de la France (35%), l’immigration (33%) et l’identité et les valeurs de la France (31%).
  • On note de fortes disparités selon les électorats :
    • Chez les électeurs du RN, l’immigration (71%) et la sécurité (64%) dominent nettement, devant le pouvoir d’achat (59%)
    • Chez les électeurs du NFP, le pouvoir d’achat (52%) arrive quasiment au même niveau que les inégalités sociales (48%)
    • Chez les électeurs d’Ensemble, la situation économique (51%) écrase tout le reste, les valeurs de la France (32%) arrivant 2e. Les enjeux internationaux sont davantage mentionnés qu’en moyenne (29%).
    • L’électorat LR évoque des raisons éclatées entre pouvoir d’achat, situation économique de la France, sécurité, identité et valeurs de la France.

BVA