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Des agents de sécurité jordaniens aident également les services de renseignement israéliens à étouffer la résistance en Cisjordanie, révèle le journal Al-Akhbar.

Chris Kleponis/AFP/Getty Images)

Un nouveau rapport du quotidien libanais Al-Akhbar a révélé le niveau élevé de collaboration entre la Jordanie et Israël depuis le 7 octobre.

Cette collaboration comprend des tentatives de sabotage des pourparlers intra-palestiniens organisés par la Chine, des interrogatoires conjoints de prisonniers palestiniens en Cisjordanie occupée et la confirmation d’un pont terrestre reliant la frontière jordano-saoudienne aux territoires palestiniens occupés.

« Le président palestinien Mahmoud Abbas a répondu à la demande officielle jordanienne de ne pas participer, avec le mouvement Fatah, au dialogue palestinien [qui devait se tenir] en Chine à la fin du mois de juin », a déclaré une source proche de la présidence palestinienne à Al-Akhbar le 9 juillet.

Selon cette source, la demande jordanienne a été formulée le mois dernier. Amman a averti l’Autorité palestinienne (AP) que la participation à la réunion en Chine légitimerait le Hamas, renforcerait le rôle de la Chine dans le conflit tout en étouffant celui de l’AP, et présenterait Ramallah comme « coopérant » avec le mouvement de résistance.

Le 26 avril, la Chine, le Hamas et le Fatah, le parti de l’Autorité palestinienne, ont confirmé que des pourparlers intrapalestiniens se tiendraient dans la capitale chinoise. Peu après, des représentants de chacune des factions palestiniennes rivales se sont rencontrés à Pékin pour dialoguer.

Une deuxième réunion était prévue pour le mois dernier. Le 24 juin, le Hamas a déclaré dans un communiqué que la première réunion était destinée à préparer un prochain cycle de négociations à Pékin, mais qu’Abbas avait informé la Chine de son « refus de participer à la réunion élargie, sans fournir aucune justification logique et sans aucun dialogue national ».

Des sources informées ont déclaré à Al Mayadeen le 5 juillet que l’ambassadeur de Chine au Qatar avait informé le Hamas que le président de l’Autorité palestinienne avait accepté de reprendre les pourparlers de Pékin.

Le rapport d’Al-Akhbar révèle également que depuis l’opération Al-Aqsa Flood et le début de la guerre de Gaza le 7 octobre, les services de sécurité jordaniens ont été déployés en Cisjordanie occupée et ont aidé leurs homologues israéliens et de l’Autorité palestinienne à réprimer la résistance palestinienne et à interroger les prisonniers.

Le rapport cite des témoignages de prisonniers palestiniens libérés des prisons israéliennes. Selon ces témoignages, les prisonniers ont été directement interrogés par des officiers jordaniens. Le rapport indique également que Tel-Aviv a proposé aux prisonniers des accords tels que des grâces en échange d’une coopération avec les Jordaniens ou en échange d’une « aide pour empêcher l’escalade de la résistance en Cisjordanie ».

Les services de sécurité jordaniens continuent également à travailler avec les services de renseignement israéliens et les forces américaines à la frontière irako-syrienne pour empêcher la contrebande d’armes vers la résistance palestinienne en Cisjordanie.

La Jordanie est l’un des principaux itinéraires de contrebande pour les armes destinées à la Cisjordanie.

Le rapport confirme également l’existence d’un pont terrestre par lequel des marchandises sont livrées en Israël via la Jordanie, afin de contourner les effets du blocus maritime imposé aux navires israéliens par l’armée yéménite et le mouvement de résistance Ansarallah.

« Un état de rage populaire a commencé à se répandre en Jordanie après la révélation d’informations selon lesquelles le régime [jordanien] contournerait l’embargo maritime imposé à l’occupation israélienne par le mouvement Ansar Allah au Yémen », a déclaré Al-Akhbar, citant des sources informées à Amman.

Les médias hébreux et occidentaux ont initialement fait état de l’existence d’un pont terrestre au début du mois de février. La journaliste indépendante jordano-palestinienne Hiba Abu Taha a été condamnée à un an de prison par les autorités jordaniennes à la mi-mai, moins d’un mois après avoir publié un rapport d’enquête détaillé exposant les sociétés jordaniennes qui transportent des exportations vers Israël via le pont terrestre.

The Cradle