Étiquettes
Israël, la crainte d'une guerre avec le liban, le Hezbollah, Liban, Netanyahou
Par Elijah J. Magnier
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou dispose de plusieurs stratégies pour maintenir son emprise sur le pouvoir, tant que les manifestations contre lui ne constituent pas une menace sérieuse en restant peu nombreuses et sous contrôle. L’opposition à la Knesset n’est pas assez forte pour remettre en cause sa position ou forcer la tenue d’élections anticipées pour l’évincer. Entre-temps, les alliés de Netanyahou au sein du gouvernement exercent également des pressions, en menaçant de faire tomber le gouvernement s’il arrête la guerre ou retire les forces d’occupation des corridors de Nitzarim (qui divise Gaza en deux parties) et de Philadelphie (à la frontière avec l’Égypte).
La poursuite du conflit à Gaza, compte tenu de la détermination, mais des capacités limitées de la résistance, reste l’option la plus simple pour Netanyahou. Malgré les pertes importantes subies par l’armée israélienne, la résistance palestinienne ne met pas sérieusement en danger le front intérieur d’Israël. Cela permet à Netanyahou de tirer parti du conflit en cours à son avantage, en maintenant un semblant de contrôle et de stabilité à la tête du pays.
Netanyahou ne se gêne pas pour saboter les négociations avec la résistance palestinienne, mais il ne peut se permettre ce luxe sur le front nord avec le Hezbollah. La situation sur le front libanais s’apparente en fait à un dangereux nid de frelons, capable d’infliger de graves dommages à l’armée israélienne et à l’intérieur du pays si une guerre généralisée devait éclater. Netanyahou est suffisamment avisé pour éviter la folie politique de déclencher une guerre avec le Liban, dont les résultats et les conséquences sont imprévisibles. Malgré sa posture agressive, le climat qui règne et les données actuelles ne laissent pas supposer qu’Israël ait l’intention d’envenimer la situation avec le Liban, même à une échelle limitée.
Lors d’une récente conférence de presse, Netanyahou a évoqué l’éventualité d’une enquête sur l’incapacité à prévenir l’attentat du 7 octobre. Il a déclaré que la création d’une commission d’enquête ne sera autorisée qu’après la guerre, en raison de l’intensité du conflit en cours et de la possibilité que d’autres fronts, comme celui du Liban, s’enflamment.
Netanyahou a insinué que « le front nord (avec le Liban) ne peut rester dans l’état où il est. Des changements se produiront, non pas au fil des semaines ou des mois, mais pour les générations à venir, afin que les habitants de la région reviennent et donnent une leçon durable à ceux qui envisagent d’attaquer Israël ». Ces commentaires rappellent sa rhétorique avant l’offensive sur Gaza.
Des sources bien informées indiquent que « Netanyahou se livre à des manœuvres tactiques, en faisant des menaces de guerre et en envoyant divers messages par le biais d’intermédiaires américains et européens. Ces messages comprennent des offres visant à accorder au Hezbollah un plus grand contrôle sur la scène libanaise en échange d’une cessation complète des hostilités contre Israël et d’un retrait israélien du territoire libanais ». Les mêmes sources affirment que « si Netanyahou pouvait lancer une guerre contre le Liban, ses alliés du Moyen-Orient et de l’Occident ne se contenteraient pas de faire des promesses. Au contraire, ils s’uniraient pour détruire le Hezbollah comme ils l’ont tenté sans succès en 2006 alors que le Hezbollah était beaucoup plus faible qu’il ne l’est aujourd’hui ».
…..