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par Eric Margolis
New York – Selon la très estimée revue médicale britannique The Lancet, 186 000 adultes et enfants palestiniens ont été tués ou sont morts de maladie à Gaza. Près de 600 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée par Israël. 10 000 Palestiniens languissent dans les prisons israéliennes.
Le bilan officiel des morts arabes s’élève à ce jour à 39 670, dont plus de 15 000 enfants. Près de 80 000 Palestiniens ont été blessés.
Israël affirme que 1 139 Israéliens ont été tués. La moitié des habitations de Gaza ont été détruites par les tirs d’obus, les bombardements et les tirs de chars incessants. La polio vient de se déclarer à Gaza et les Nations unies font état d’une famine massive. Les animaux de Gaza – principalement les chevaux et les ânes – ont terriblement souffert.
Il ne s’agit pas d’une « guerre », comme l’appellent les médias. Il s’agit d’un massacre en cours, où l’on tire sur des poissons dans un tonneau.
Les deux hommes qui ont rendu possible cet énorme massacre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain sortant Joe Biden, se sont rencontrés cette semaine à Washington pour parler de leur « succès » à Gaza. De nombreux membres du Congrès américain ont applaudi Netanyahou comme des phoques dressés.
Pendant ce temps, les États-Unis ont expédié à Israël des milliers de bombes de 500 et 2 000 livres et des obus de chars de 105 mm, en violation des lois américaines sur l’exportation d’armes. Le mandat d’arrêt émis contre Netanyahou par la Cour internationale de justice a été ignoré par les États-Unis, qui refusent de reconnaître la Cour mondiale. Et pour cause. L’ancien président George W. Bush, qui a commis un crime de guerre massif lors de la guerre inventée contre l’Irak, aurait été arrêté et jugé. Ajoutez Biden et Tony Blair à cette liste de malfaiteurs.
La bombe atomique américaine qui a détruit la ville japonaise de Nagasaki a fait environ 40 000 morts. Le nombre de morts et de blessés à Gaza est donc comparable à celui de Nagasaki, mais à un rythme plus lent. Le nombre de morts et de blessés à Hiroshima était d’environ 70 000. Des maladies et des famines massives s’en sont suivies, comme c’est le cas aujourd’hui à Gaza.
De nombreux Américains mal informés et partisans d’Israël continuent d’applaudir Biden. Ils ont tort. Il a noirci le nom de l’Amérique et déshonoré la nation en jouant un rôle dans le massacre de Gaza et en tournant l’ONU en dérision.
Au moins, la candidate à la présidence Kamala Harris a fait ce qu’il fallait en appelant à la création d’un État palestinien. Elle est déjà sous le feu des partis d’extrême droite israéliens. Ils sont obsédés par le puissant taux de natalité palestinien. En Israël, ils discutent des moyens de ralentir le taux de natalité arabe en Cisjordanie et à Gaza. 2 000 bombes sont un moyen efficace.
Beaucoup d’Américains ne savent rien de ce génocide. Leurs chaînes d’information, très partiales, ne montrent pas grand-chose des horreurs de Gaza. La seule chaîne qui réalise des reportages efficaces sur Gaza est Al-Jazeera. Je m’attends à ce qu’elle soit bientôt interdite pour « soutien au terrorisme ». La prochaine cible de l’extrême droite sera les médias sociaux. Les jeunes Américains qui regardent les informations sur Internet manifestent dans tout le pays précisément parce qu’ils ont davantage accès aux vraies informations que les Américains plus âgés qui regardent les grands réseaux fortement censurés et biaisés.
À la base de la politique américaine, d’énormes sommes d’argent restent le facteur dominant. La moitié de l’argent qui alimente l’administration Biden proviendrait de sources démocrates pro-israéliennes. Wall Street reste la grande vache à lait des forces pro-israéliennes. Donald Trump reçoit à lui seul 100 millions de dollars de la veuve milliardaire israélo-américaine du magnat du jeu de Las Vegas, Sheldon Adelson. Cette somme permettra d’acheter une bonne partie des vendeurs de voitures d’occasion des petites villes qui composent notre Congrès corrompu.
Eric S. Margolis est un chroniqueur primé et internationalement syndiqué. Ses articles ont été publiés dans le New York Times, l’International Herald Tribune, le Los Angeles Times, le Times of London, le Gulf Times, le Khaleej Times, Nation – Pakistan, Hurriyet – Turquie, Sun Times Malaysia et d’autres sites d’information en Asie.