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Arabie Saoudite, Benjamin Nétanyahou, criminels de guerre au Moyen-Orient, Faillite morale, Israël, Joe Biden, Mohammed Bin Salman, politique étrangère de l'administration
Lorsqu’il s’agit d’armer les criminels de guerre au Moyen-Orient, Biden ne se distingue pas de Trump.
Daniel Larison
Matthew Petti fait état d’une série de décisions récentes de l’administration Biden visant à fournir encore plus d’armes aux clients du Moyen-Orient :
La semaine a été bonne pour l’industrie de l’armement. Le président Joe Biden a signé un ordre après l’autre, permettant aux armes américaines de circuler vers les régimes du Moyen-Orient. Mardi, le Wall Street Journal a rapporté que l’administration Biden allait vendre des cargaisons de bombes d’une valeur de 750 millions de dollars à l’Arabie saoudite, enfreignant ainsi l’interdiction de vendre des « armes offensives » au royaume.
Le même jour, le département d’État a annoncé plus de 20 milliards de dollars de nouvelles ventes d’armes à Israël, notamment des avions de chasse, des véhicules blindés et des munitions. Le vendredi précédent, l’administration a levé plusieurs obstacles majeurs à l’armement de l’armée israélienne. Elle a débloqué 3,5 milliards de dollars de fonds publics américains pour l’armée israélienne, dégelé une cargaison de munitions d’une valeur de 262 millions de dollars qui était bloquée depuis le mois de mai et décidé de ne pas restreindre l’aide américaine à une unité de l’armée israélienne accusée d’avoir battu un Américain à mort.
L’administration Biden ne prétend plus se préoccuper de l’utilisation des armes fabriquées aux États-Unis. Au contraire, elle récompensera les gouvernements dirigés par des criminels de guerre en leur fournissant autant d’armes qu’ils le souhaitent. Ce n’est pas une surprise après avoir vu les États-Unis aider et encourager les atrocités commises par Israël à Gaza au cours des dix derniers mois, mais cela souligne la faillite morale de la politique étrangère de l’administration et confirme que le président n’a rien d’autre que du mépris pour nos propres lois. Lorsqu’il s’agit d’armer les criminels de guerre au Moyen-Orient, M. Biden ne se distingue pas de M. Trump.
Si le président respectait la loi, il mettrait fin à tous les transferts d’armes vers Israël et son administration n’approuverait pas les ventes futures. S’il prenait au sérieux ses propres déclarations politiques passées, il ne lèverait pas l’interdiction d’envoyer des armes aux Saoudiens alors que leur gouvernement a un lourd passif en matière d’utilisation d’armes fabriquées aux États-Unis pour commettre des crimes de guerre. Personne ne croit un instant que l’armée saoudienne sera plus prudente dans son ciblage à l’avenir ou qu’elle utilisera ces armes à des fins défensives. L’interdiction n’est pas levée parce que le gouvernement saoudien a le moindrement changé, mais plutôt parce que l’administration Biden ne ressent plus le besoin de prétendre qu’elle se soucie de ce que les Saoudiens font avec ces armes. L’approbation de la vente de nouvelles bombes a tout à voir avec la promotion du terrible projet de normalisation du président, et rappelle une fois de plus pourquoi un pacte américano-saoudien serait si horrible.
Le président aime parler des États-Unis comme de « l’arsenal de la démocratie », mais dans la pratique, ils sont souvent les marchands d’armes de l’autoritarisme et de l’oppression. Nous savons que Mohammed bin Salman et Benjamin Netanyahu (ou quelqu’un d’autre dans sa position) utiliseront ces armes pour tuer des civils et attaquer les pays voisins. Nous savons également que notre gouvernement prétendra que ces attaques relèvent de la « légitime défense », quel que soit l’endroit où elles ont lieu ou l’identité des victimes. Le président approuve la future complicité des États-Unis dans des crimes qui n’ont pas encore été commis par ces gouvernements contre des personnes pauvres et sans défense au Yémen, en Palestine et ailleurs dans la région.
Il n’existe aucune excuse légitime pour vendre des armes à des gouvernements oppressifs et abusifs. Les États-Unis ne sont pas plus en sécurité lorsqu’ils agissent de la sorte. Au contraire, en facilitant les crimes de leurs clients, les États-Unis suscitent la haine des peuples du monde entier et se créent de nouveaux ennemis. Les États-Unis ne devraient plus envoyer d’armes à des gouvernements qui les ont si souvent utilisées pour massacrer et mutiler des innocents. L’armement des criminels de guerre est l’un des pires aspects de notre politique étrangère pourrie, et il doit être entièrement éliminé.