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Le rapport révèle que les fonctionnaires américains ont décidé de ne pas tenir compte de la demande du PAM concernant l’emplacement de l’embarcadère après avoir consulté les forces israéliennes.
Par Sharon Zhang , Truthout

L’administration Biden a balayé les objections concernant les effets néfastes que sa jetée militaire à Gaza aurait sur les efforts d’acheminement de l’aide lors des phases de planification du projet, selon un nouveau rapport accablant d’un organisme de surveillance gouvernemental.
Selon un rapport publié mardi par l’organisme de surveillance de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), le personnel de l’administration et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont soulevé un certain nombre de préoccupations concernant la jetée, connue sous le nom de JLOTS, mais elles ont souvent été rejetées après que les fonctionnaires américains ont consulté les forces israéliennes.
Il s’agit notamment des préoccupations soulevées par plusieurs membres du personnel de l’USAID qui ont déclaré que « l’accent mis sur l’utilisation du JLOTS détournerait l’Agence de son plaidoyer en faveur de l’ouverture de points de passage terrestres en Israël et en Égypte, considérés comme des moyens plus efficaces et plus éprouvés pour acheminer l’aide à Gaza ».
La jetée a été annoncée lors du discours de M. Biden sur l’état de l’Union en mars et a été définitivement déconnectée des mois plus tôt que prévu, en juillet, en raison de problèmes météorologiques qui, selon le rapport, ont été soulevés à plusieurs reprises au cours du processus de planification.
Le rapport apporte des preuves aux observations de nombreux défenseurs et experts pro-palestiniens selon lesquelles la jetée a simplement servi de stratagème cynique de relations publiques de la part d’une administration américaine qui n’est absolument pas intéressée par l’allègement de la catastrophe humanitaire créée par Israël.
C’est ce que montrent d’autres conclusions du rapport. De manière cruciale, les fonctionnaires n’ont pas respecté les exigences du PAM, chargé de distribuer l’aide livrée via le quai, que le groupe a déclaré avoir besoin pour participer – ce qui suggère que la participation du groupe d’aide au quai d’aide n’était pas une priorité absolue pour les fonctionnaires.
Lors des discussions de planification, le PAM a déclaré que le quai devait être situé dans le nord de Gaza, que le groupe avait besoin de garanties de sécurité, craignant pour la sécurité de ses travailleurs, et que les agences responsables « feraient passer l’intervention à des opérations civiles après les 90 premiers jours d’utilisation prévus ».
Ces conditions n’ont pas été remplies. Après avoir consulté l’armée israélienne et l’USAID, le ministère américain de la défense a décidé d’amarrer la jetée au centre de Gaza, à l’extrémité du corridor israélien de Netzarim. Cette décision a été prise en dépit du fait que le nord de la bande de Gaza connaissait la plus grande insécurité alimentaire de la région et, en mai, une « famine totale », selon le PAM.
En outre, au lieu de confier la sécurité à un groupe tiers, comme le demandait le PAM, les responsables ont décidé que les forces israéliennes assureraient la « sécurité », alors qu’Israël entretient des relations extrêmement hostiles avec les travailleurs humanitaires et a tué des centaines d’entre eux dans le cadre de son génocide.
Ces décisions ont largement contribué à l’incapacité de la jetée à fournir de l’aide. En fin de compte, la jetée n’est restée en place qu’une vingtaine de jours sur les 90 jours prévus et a fourni moins d’un tiers de l’aide promise par les États-Unis – des palettes de nourriture qui étaient restées au soleil sur la plage pendant des semaines.
Peu après la construction de la jetée, le PAM a annoncé qu’il cessait de l’utiliser pour des raisons de sécurité, en raison des bombardements israéliens sur ses entrepôts. Cette annonce est intervenue un jour après le raid israélien sur le camp de réfugiés de Nuseirat, qui a tué 274 personnes et que les forces israéliennes ont mis en scène en utilisant une zone proche de la jetée, d’après des photos et des vidéos.
Selon le rapport, cette pause est également intervenue après que des foules de Palestiniens affamés ont « retiré de manière inappropriée » l’aide d’une douzaine de camions du PAM qui tentaient de transporter l’aide de l’embarcadère à leur entrepôt – après quoi Israël a temporairement interdit au PAM d’effectuer des livraisons et a traîné les pieds pour approuver des itinéraires plus sûrs pour les camions du PAM.
Entre-temps, un membre du personnel de l’USAID a déclaré que la sécurité relative des itinéraires de l’aide était extrêmement instable car « les itinéraires de distribution prévus pouvaient devenir des zones d’évacuation en l’espace de quelques heures ».
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