Les analystes estiment que la Russie atteindra Pokrovsk et ses lignes d’approvisionnement cruciales en septembre, selon FORBS.

Les troupes russes ont hissé un drapeau sur un complexe de mines à la limite nord de Novohrodivka jeudi, marquant leur plus grande avancée sur l’axe Avdiivka-Pokrovsk, six mois après que la garnison ukrainienne, à court de munitions, a fui l’ancienne ville forteresse.

Il ne reste plus qu’une tranchée principale entre l’avancée des Russes et Pokrovsk, un centre logistique ukrainien clé dans l’oblast de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Et il n’est pas certain que les Ukrainiens aient déployé suffisamment d’effectifs dans le secteur de Pokrovsk pour remplir la tranchée avec des troupes.

En d’autres termes, Pokrovsk – une ville qui comptait 60 000 habitants avant la guerre – est en grande difficulté. Les maigres renforts que les forces armées ukrainiennes ont envoyés dans la région risquent de ne pas pouvoir la sauver.

« Les troupes ukrainiennes dans la direction de Pokrovsk ont été contraintes de battre en retraite à plusieurs reprises, faute de forces et de ressources suffisantes pour mettre en place une défense organisée », explique le groupe d’analyse ukrainien Frontelligence Insight.

Les Ukrainiens n’ont pas perdu toutes les batailles pour chaque section des tranchées. Mais ils en ont perdu certaines. Et lorsqu’une section d’une tranchée tombait, les troupes ukrainiennes des sections adjacentes n’avaient souvent pas d’autre choix que de se replier – ou de risquer d’être encerclées.

« Le problème majeur reste le manque de main-d’œuvre disponible et d’unités expérimentées pour assurer une défense organisée et défendre ces positions », note Frontelligence Insight. « Peu importe la qualité de la construction ou le nombre de défenses, si elles ne sont dotées que de 10 à 20 % de la capacité requise, il n’est pas surprenant que les forces russes soient en mesure de les dépasser si rapidement.

L’armée ukrainienne avait des brigades à revendre lorsque l’assaut russe sur Pokrovsk s’est accéléré en août. Mais plutôt que de renforcer les effectifs à l’est, l’état-major de Kiev a envoyé une partie ou la totalité de ses huit brigades de l’autre côté de la frontière, dans l’oblast russe de Koursk.

Au lieu de cela, la défense ukrainienne entre Avdiivka et Pokrovsk continue de reposer sur la même brigade épuisée qui mène un combat d’arrière-garde le long de l’axe depuis février : la 47e brigade mécanisée d’élite.

Six mois de combats brutaux contre une force russe plus importante ont eu raison de la 47e brigade mécanisée d’élite. Cette unité de 2 000 personnes s’est lancée dans la bataille à l’est en février avec les 31 chars M-1 Abrams que les États-Unis ont promis à l’Ukraine l’année dernière.

Les forces ukrainiennes ont continué à perdre du terrain face à la Russie dans la région de Donetsk, à l’est du pays, Moscou étant déterminé à ne pas voir ses plans de capture du territoire compromis par l’incursion de Kiev à Koursk, selon le Financial Times.

Le ministère britannique de la défense a déclaré que les forces russes se trouvaient désormais à moins de 10 km du centre logistique de Pokrovsk, tout en ajoutant que leur progression ralentirait probablement à mesure qu’elles s’approcheraient de zones plus construites.

Pokrovsk sert de voie de passage vers d’autres grandes villes de la région de Donetsk contrôlées par l’Ukraine, telles que Kramatorsk et Kostyantynivka, et offre des liaisons routières avec le centre de l’Ukraine. Sa prise compromettrait la défense du reste de la région par les forces ukrainiennes.

La Russie continue de se concentrer sur Donetsk alors que les forces ukrainiennes tiennent ce que les analystes estiment être 1 200 km² de la région de Koursk, dans le sud de la Russie.

Le commandement militaire russe s’est montré « extrêmement réticent à retirer des unités efficaces au combat des zones de la ligne de front » autour de Pokrovsk et de Toretsk, une autre ville de la région de Donetsk, a estimé le groupe de réflexion basé à Washington, l’Institut pour l’étude de la guerre, dans son rapport.

The_International_Affairs