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Les forces israéliennes ont tué au moins cinq Américains en Cisjordanie occupée depuis qu’il a prêté serment en tant que secrétaire d’État.
Par Sharon Zhang , Truthout

Alors que l’administration Biden continue d’ignorer la mort d’Américains aux mains d’Israël, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé mardi qu’Aysenur Ezgi Eygi était le deuxième Américain tué par des soldats israéliens en Cisjordanie occupée, alors que l’armée israélienne a tué cinq Américains dans cette région au cours du seul mandat de M. Blinken.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi, M. Blinken a déclaré que le meurtre de M. Eygi était « non provoqué et injustifié » et a ajouté : « Il y a longtemps que l’on entend dire que les forces de sécurité détournent le regard lorsque des colons extrémistes recourent à la violence contre des Palestiniens. Nous avons vu des rapports faisant état d’une force excessive de la part des forces de sécurité israéliennes à l’encontre des Palestiniens. Et maintenant, nous avons le deuxième citoyen américain tué par les forces de sécurité israéliennes ».
La conférence de presse s’est terminée peu après, sans que M. Blinken n’ajoute de contexte à cette affirmation. L’omission de ces décès soulève des questions sur la manière dont les responsables américains minimisent délibérément la violence d’Israël, même lorsque ce sont des citoyens américains qui en sont les victimes.
En réalité, Eygi est loin d’être le deuxième Américain tué par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée. Il n’est même pas le deuxième Américain tué par des soldats israéliens cette année : Israël a tué au moins trois Américains en Cisjordanie rien qu’en 2024.
Les forces israéliennes ont tué Eygi vendredi alors qu’elle manifestait contre les colonies israéliennes illégales à Beita, près de Naplouse, en Cisjordanie. Les forces israéliennes ont admis avoir tiré et tué la jeune femme de 26 ans, qui était bénévole au sein du Mouvement de solidarité internationale (ISM).
En janvier, un colon israélien et des soldats israéliens ont tué Tawfiq Ajaq, 17 ans, d’une balle dans la tête alors qu’il se rendait à un barbecue dans un bosquet local. Des véhicules militaires israéliens ont empêché une ambulance de l’atteindre pendant 15 minutes, et il a été déclaré mort à son arrivée dans un établissement médical. Ajaq est né en Louisiane et n’avait déménagé en Cisjordanie que neuf mois auparavant.
Quelques semaines plus tard, les forces israéliennes ont tué Mohammad Khdour, en lui tirant une balle dans la tête alors qu’il se rendait en voiture sur une colline où les gens organisent souvent des barbecues. Khdour avait 17 ans et était en dernière année de lycée. Il espérait retourner aux États-Unis pour y étudier le droit après avoir obtenu son diplôme.
Les autorités américaines, y compris le département de M. Blinken, sont bien conscientes de ces incidents ; l’Associated Press a rapporté que les familles des victimes ont reçu la visite de l’ambassade américaine pour enquêter sur les fusillades, et le département d’État a demandé une enquête sur le meurtre d’Ajaq au début de cette année.
L’armée israélienne a tué au moins deux autres Américains depuis que M. Blinken a prêté serment en tant que secrétaire d’État en 2021 – des meurtres que le département d’État a déjà reconnus.
M. Blinken lui-même a récemment déclaré qu’il accordait un laissez-passer à l’unité militaire israélienne responsable de la mort d’Omar Assad en 2022. M. Assad, propriétaire d’une petite entreprise à Milwaukee, vivait sa retraite à Ramallah lorsqu’il a été violemment attaqué une nuit par des soldats israéliens, qui l’ont ensuite laissé mourir. Le département d’État a constaté que l’unité responsable avait commis des violations des droits de l’homme, mais a décidé de ne pas prendre de sanctions à l’encontre de cette unité, contournant ainsi la loi américaine.
Toujours en 2022, des soldats israéliens ont abattu la journaliste américaine d’origine palestinienne Shireen Abu Akleh, qui couvrait un raid militaire israélien à Jénine lorsqu’elle a été prise pour cible par les forces israéliennes. À l’époque, M. Blinken s’est dit « profondément troublé » par sa mort et a demandé une « enquête indépendante et crédible » sur son assassinat. Peu de temps après, le département d’État a toutefois changé de position et s’est depuis lors appuyé sur les fausses déclarations d’Israël concernant ce meurtre.
Selon un rapport de l’Institute for Middle East Understanding Policy Project, au moins neuf incidents d’Américains tués par des soldats israéliens en Cisjordanie ont été recensés au cours des dernières décennies.
Parmi les autres Américains tués par les forces israéliennes depuis 2003 figurent Rachel Corrie, Furkan Doğan, Orwa Hammad et Mahmoud Shaalan. Parce qu’il existe peu de ressources publiques sur ces décès – et parce que le gouvernement américain les a balayés sous le tapis – il est possible que les soldats israéliens en Cisjordanie occupée aient tué beaucoup plus d’Américains.
À l’instar de ces assassinats, l’administration Biden semble prête à tenter de minimiser la mort d’Eygi. Les fonctionnaires de l’administration ont largement détourné les questions concernant son assassinat et ont jusqu’à présent refusé d’ouvrir une enquête indépendante sur sa mort ou d’annoncer des politiques telles que la rétention d’armes pour faire pression sur Israël afin qu’il modifie ses pratiques illégales.
« Chers Américains, si vous êtes tués par le gouvernement israélien, notre pays ne s’en souciera pas », a déclaré la représentante Rashida Tlaib (D-Michigan) sur les médias sociaux lundi. « Personne ne sera tenu pour responsable. Peu importe qui vous êtes, Israël peut tuer des Américains et s’en tirer à bon compte. »
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