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Par Elijah J. Magnier

Le Hezbollah a récemment lancé un missile balistique d’ancienne génération, le Qader-1, sans utiliser de missiles supplémentaires pour le protéger en saturant les défenses aériennes et les intercepteurs d’Israël. Cette action délibérée visait à envoyer un message invitant Israël à respecter les limites établies avant que la situation ne dégénère en une véritable guerre. Toutefois, la stratégie actuelle du premier ministre Benjamin Netanyahou ne semble pas axée sur la désescalade. Au contraire, bien qu’il ait frappé des milliers de cibles au cours des deux premiers jours de la troisième guerre avec le Liban, il semble déterminé à poursuivre les destructions, ouvrant ainsi la porte à toute une série de conséquences possibles qui pourraient conduire à un conflit encore plus dévastateur.

Netanyahou critique depuis longtemps la décision de l’ancien premier ministre Ehud Barak de se retirer de la « zone de sécurité » autoproclamée au sud du Liban en 2000, après 18 ans d’occupation israélienne. Netanyahou a fait valoir que ce retrait, effectué sans négociations ni accord avec le Hezbollah, était un signe de faiblesse. Selon lui, il a permis au Hezbollah de renforcer ses capacités militaires, ouvrant la voie à sa montée en puissance et à l’expansion de son arsenal de roquettes, qui constitue aujourd’hui une menace importante pour Israël. Netanyahou estime que ce retrait a sapé la dissuasion israélienne dans la région et créé un dangereux précédent. Il a donc un compte à régler avec le Liban, qui va au-delà du simple retour des civils israéliens dans le nord, déplacés à la suite des actions du Hezbollah en faveur de Gaza.

Il est probable que Netanyahou ait des objectifs plus ambitieux, non déclarés, qu’il entend poursuivre si la situation s’y prête et que les pertes restent dans ce qu’il considère comme des limites acceptables. Il pourrait même compter sur ces faibles pertes pour consolider le soutien populaire. Cependant, la décision du Hezbollah de lancer un seul missile balistique est un acte calculé. Bien qu’il possède un arsenal de missiles balistiques avancés, à longue portée et très précis, le Hezbollah a choisi de ne pas lancer un barrage de plusieurs missiles qui aurait pu submerger les systèmes de défense antimissile d’Israël. Ce missile unique sert d’avertissement stratégique.

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