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« Les ordres d’évacuation d’Israël au Liban, censés protéger les civils, sont largement perçus comme des tactiques de nettoyage ethnique, forçant les habitants à fuir sous des avertissements chaotiques et vagues.

Depuis plus d’une semaine, les Libanais vivent dans une peur constante, rivés à leur téléphone chaque soir, dans l’attente des derniers ordres d’évacuation donnés par le porte-parole en arabe des forces d’occupation israéliennes, Avichay Adraee. Non pas parce qu’ils sont des adeptes inconditionnels de ses déclarations, mais parce que ces annonces déterminent si leurs maisons seront bombardées cette nuit-là. Ce rituel aveugle s’est transformé en une horreur nocturne, où les civils parcourent anxieusement les médias sociaux, espérant que leur maison ne sera pas la prochaine cible.
L’armée israélienne a émis d’innombrables ordres d’évacuation à travers le Liban, parfois jusqu’à six en l’espace de deux heures seulement. Parfois, ces avertissements précisent des lieux exacts, mais de plus en plus souvent, ils incluent de vagues cartes couvrant des quartiers entiers, marquant ainsi des zones civiles entières pour des bombardements indiscriminés. « Israël » prétend souvent que le Hezbollah opère dans ces zones, mais les victimes de ces frappes sont principalement des civils qui n’ont pas d’endroit sûr où aller, ou ceux qui ont choisi de ne pas abandonner leur maison.
Deux douzaines de villages forcés de fuir
Le 2 octobre, les forces d’occupation israéliennes ont ordonné aux civils de deux douzaines de villages du Sud-Liban d’évacuer immédiatement les lieux, en invoquant les activités du Hezbollah dans la région.
« Les activités du Hezbollah obligent les FDI à agir contre lui. Les FDI ne vous veulent pas de mal », a annoncé Avichay Adraee via X. »Pour votre sécurité, vous devez évacuer vos maisons immédiatement. Toute personne se trouvant à proximité d’agents du Hezbollah, de leurs installations ou de leurs armes se met en danger ».
Ces ordres sont généralement publiés sur des plateformes de médias sociaux, plateformes auxquelles de nombreux civils – en particulier ceux qui ne disposent pas d’une connexion Internet fiable – n’ont peut-être même pas accès. En outre, le délai accordé pour l’évacuation est extrêmement court, souvent 30 minutes ou moins. Dans un mépris flagrant de la vie humaine, l’armée israélienne s’attend à ce que des villages entiers soient évacués alors qu’ils n’ont que peu ou pas de temps pour se préparer, tout en n’offrant aucune garantie de sécurité dans les zones où ils fuient.
Le 2 octobre, l’armée israélienne a émis sept ordres d’évacuation en l’espace de 90 minutes. Certains de ces ordres concernaient la même zone, ce qui démontre non seulement le chaos, mais aussi la répétition inconsidérée d’avertissements comme forme de guerre psychologique.
Peut-on se fier aux ordres d’évacuation d’« Israël » ?
La réponse est courte : Absolument pas. L’armée israélienne a l’habitude de tromper les civils avec des ordres d’évacuation et de frapper des zones bien au-delà de celles spécifiées. Cela a été évident dans la banlieue sud de Beyrouth, où le jeudi 3 octobre, l’armée israélienne a émis un ordre d’évacuation pour la banlieue sud de Beyrouth, mais a fini par frapper le centre de Beyrouth, ciblant un centre de santé à Bachoura, une zone qui n’était pas incluse dans les avertissements. Un centre de santé a été touché lors de l’attaque et sept membres du personnel de santé de l’Association islamique de santé ont été tués.
Il ne s’agit pas d’un incident isolé. À Gaza, l’armée israélienne utilise des tactiques similaires dans le cadre du génocide en cours. En octobre 2023, « Israël » a annoncé que certaines régions étaient des « zones sûres » et a invité les civils à s’y installer. Mais une fois que les Palestiniens se sont installés dans ces zones désignées, « Israël » a continué à les bombarder. En juillet 2024, les Nations unies ont indiqué que seul un huitième de la bande de Gaza n’était pas soumis aux ordres d’évacuation israéliens, transformant la bande de Gaza en un piège mortel pour ceux qui tentent de s’y réfugier. Les soi-disant « zones de sécurité » d’al-Mawasi et de Khan Younis sont devenues des champs de bataille, les forces israéliennes ayant bombardé ces zones plus de dix fois et massacré les civils qui y avaient été attirés sous de faux prétextes.
En outre, l’armée israélienne a démontré sa brutalité en ordonnant aux Palestiniens de Gaza d’évacuer par l’intermédiaire des médias sociaux en octobre 2023, lors d’un black-out total, en donnant les instructions en anglais à une population arabophone.
Aux premières heures de mardi, « Israël » a effectué une frappe aérienne dévastatrice sur le camp de déplacés de #KhanYounis, à Gaza, qui était très peuplé, tuant au moins 40 Palestiniens et en blessant 65 autres.
Le camp, situé dans ce que l’occupation israélienne avait précédemment désigné comme… pic.twitter.com/YqR4XfRWcF
- Al Mayadeen English (@MayadeenEnglish) 10 septembre 2024
Tactiques de nettoyage ethnique
Soyons clairs : les ordres d’évacuation d’« Israël » n’ont rien à voir avec la protection des civils. Il s’agit d’une tactique de nettoyage ethnique, pure et simple. Elles constituent une mince couverture de légalité, un prétexte pour rejeter la responsabilité sur les civils qui restent sur place, tandis qu’« Israël » évacue des populations entières et rase des quartiers.
Le droit international est sans équivoque à ce sujet : Cibler des civils et ne pas faire la distinction entre les zones militaires et les zones civiles sont des crimes de guerre. Les actions d’« Israël » – bombarder des zones densément peuplées après avoir émis des ordres d’évacuation insincères avec peu de préavis – constituent des violations flagrantes de ces lois.
De plus, les civils doivent avoir suffisamment de temps pour évacuer, ce qu’« Israël » ignore régulièrement. Au Liban, les gens doivent se démener pour trouver un moyen de transport et n’ont nulle part où s’enfuir en toute sécurité. Le pays tout entier est menacé, et chaque nuit apporte l’horrible possibilité d’une nouvelle série de frappes aériennes, les ordres d’évacuation n’étant guère plus qu’une guerre psychologique.
La réalité des « avertissements » israéliens
Les ordres d’évacuation émis par « Israël » sont une farce cruelle, conçue davantage pour justifier la destruction que pour protéger les civils. Le véritable objectif n’est pas l’évacuation, mais le dépeuplement. En forçant les civils à quitter leurs maisons, puis en bombardant sans discernement, « Israël » vide systématiquement les zones qu’il juge « problématiques ».
Au Liban et à Gaza, ces tactiques détruisent des communautés entières, déplacent des familles et créent des traumatismes sur plusieurs générations. Le gouvernement israélien peut prétendre qu’il agit en « légitime défense », mais ses actions racontent une autre histoire, celle d’un nettoyage ethnique délibéré et d’une punition de masse.
En fin de compte, les ordres d’évacuation ne sont pas des gestes humanitaires, mais des armes, et « Israël » les utilise au maximum de leurs possibilités, alors que les habitants du Liban et de Gaza se tiennent fermement sur leurs terres, refusant d’être déracinés par les menaces vides qui les entourent.
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