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by Elijah J Magnier

Le choc des puissances : l’Iran, le Hezbollah et Israël dans la lutte pour le contrôle régional

Le sud du Liban est la clé du nouveau Moyen-Orient

Le moment choisi par l’Iran pour lancer ses missiles contre Israël n’était pas seulement un acte de vengeance pour Ismaïl Haniyeh, assassiné par Tel-Aviv alors qu’il se trouvait à Téhéran en tant qu’invité à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien. Il ne s’agissait pas non plus d’une simple vengeance pour l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, le plus grand allié de l’Iran dans la région, pas plus qu’une réponse au meurtre du directeur du centre des opérations des Gardiens de la Révolution iranienne et commandant de la Force Quds au Liban, le major général Abbas Nilforshan, à Beyrouth. Nilforshan, qui avait supervisé les opérations du « Déluge d’Al-Aqsa » au Liban en soutien à la Résistance palestinienne, se trouvait dans la salle d’opérations aux côtés du commandant suprême du Hezbollah. Il s’agit rien de moins que d’un appel à une guerre ouverte et décisive. L’Iran a compris que s’il ne s’impliquait pas dans le conflit à ce stade crucial, il finira par être confronté à une guerre à ses portes, isolé après la destruction de tous ses alliés du Moyen-Orient.

Nous ne parlons pas ici d’un conflit régional, mais bien d’un conflit aux implications géopolitiques considérables. Le tir de missile de l’Iran a eu lieu à un moment où les puissances mondiales se concentrent intensément sur le Moyen-Orient. L’engagement de la Russie en Syrie, l’intérêt économique croissant de la Chine pour la région par le biais de l’initiative « la Ceinture et la Route » et la dynamique changeante entre les pays du Golfe et Israël ajoutent tous des degrés de complexité à la situation. En cas d’escalade de la guerre, les marchés mondiaux de l’énergie pourraient être bouleversés, compte tenu du rôle central de l’Iran en tant que producteur de pétrole et contrôleur dominant du détroit d’Ormuz. La position stratégique de l’Iran et ses partenariats avec des acteurs non étatiques dans toute la région compliquent encore une situation de guerre potentielle, transformant un conflit localisé en un conflit aux conséquences internationales.

Dans la nuit de mardi à mercredi, l’Iran a déployé des centaines de missiles balistiques de précision avancés, supersoniques et alimentés par du combustible solide, pour frapper Israël. Ces missiles ont mis moins de sept minutes pour atteindre leurs cibles militaires, évitant délibérément les zones et les infrastructures civiles, dans un message clair visant à ne pas impliquer les civils. Cette approche reflète celle du Hezbollah dans la guerre qu’il mène contre Israël, en soutien à la Palestine, depuis le 8 octobre. L’Iran a adhéré aux mêmes principes, ne frappant que des cibles militaires, bien qu’Israël ait prouvé qu’il possédait l’une des armées les plus cyniques et immorales au monde. Les dirigeants politiques et militaires d’Israël se sont toujours montrés peu soucieux de la vie des civils palestiniens et libanais, comme on l’a vu à Gaza et au Liban.

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