La fuite proviendrait d’une source du renseignement américain

by Connor Freeman

Des documents top secrets du Pentagone et de l’Agence nationale de sécurité (NSA) qui ont fait l’objet d’une fuite décrivent les préparatifs israéliens en vue d’une attaque majeure contre l’Iran, a rapporté CNN samedi. Les documents ont été publiés vendredi sur une chaîne Telegram, qui serait affiliée à l’Iran, nommée « Middle East Spectator », qui affirme avoir reçu les informations d’une source au sein d’une agence de renseignement américaine.

Outre les États-Unis, ces documents, datés des 15 et 16 octobre, ne devaient être consultés que par des responsables du Canada, du Royaume-Uni, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, les alliés « Five Eyes » de Washington. CNN cite « trois personnes familières de l’affaire », dont l’une a confirmé l’authenticité des documents. Les documents peuvent être consultés ici et ici.

Les documents, y compris un rapport de renseignement visuel de la National Geospatial-Intelligence Agency du Pentagone, détaillent les activités en cours menées en prévision de l’attaque en Iran dans les bases de l’armée de l’air israélienne (IAF).

Voici les documents. Il semble qu’il s’agisse simplement d’observations américaines lors de l’espionnage des exercices israéliens. L’élément le plus important est la reconnaissance du fait qu’Israël possède des armes nucléaires. https://t. co/c1AoQUYbvj pic.twitter.com/QHEedOEhV7

– Dave DeCamp (@DecampDave) 20 octobre 2024

Les États-Unis ont observé « des exercices de l’IAF utilisant des missiles balistiques lancés par air (ALBM), des missiles balistiques air-sol, des avions de chasse, des drones et des avions-citernes de ravitaillement précédemment utilisés lors des frappes israéliennes sur les sites houthis au Yémen… L’IAF a manipulé au moins 16 ALBM Golden Horizon et 40 ALBM IS02 (Rocks) depuis le 8 octobre », rapporte le Times of Israel.

Selon CNN, l’un des documents révèle qu’Israël dispose d’un arsenal d’armes nucléaires qui, depuis des décennies, est un secret de polichinelle. Cette information est très controversée, car les amendements apportés aux lois américaines sur l’aide à l’étranger par les sénateurs américains Stuart Symington et John Glenn en 1976 rendent illégale l’aide militaire considérable de Washington à Israël, car Tel Aviv n’est pas signataire du traité de non-prolifération. Mais les présidents américains qui se sont succédé depuis Richard Nixon, y compris Joe Biden plus récemment, ont convenu avec leurs homologues israéliens de ne jamais reconnaître les quelque 90à 300 armes nucléaires d’Israël.

Les responsables américains déclarent aux médias que la fuite est « extrêmement sérieuse ». En même temps, ils soulignent que cela n’affectera probablement pas les plans d’Israël. Le Pentagone et le Bureau du directeur du renseignement national n’ont pas contesté l’authenticité des documents. Les États-Unis se sont excusés auprès de Tel-Aviv pour cette fuite, a déclaré une source israélienne à Haaretz.

On s’attend à ce que Washington participe à l’assaut contre l’Iran, soit en fournissant un soutien en matière de renseignement à Israël, soit, ce qui est moins probable, en menant une action militaire directe. En début de semaine, les États-Unis ont bombardé des cibles houthies au Yémen à l’aide de bombardiers furtifs à long rayon d’action B-2, qui n’ont pas combattu depuis 2017, dans un message adressé à la République islamique.

L’attaque d’Israël est présentée comme une mesure de représailles contre Téhéran pour le barrage d’environ 200 missiles balistiques lancé par l’Iran le 1er octobre contre des sites militaires israéliens. Cette attaque de missiles répondait à une litanie de provocations israéliennes, dans le cadre de sa guerre génocidaire contre les Palestiniens, notamment l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, alors qu’il était en visite dans la capitale iranienne cet été.

Plus tôt dans la journée de samedi, des informations ont fait état d’une attaque de drone contre une maison appartenant au Premier ministre Benjamin Netanyahu. Selon la chaîne israélienne Channel 12, un fonctionnaire a déclaré que cela impliquerait « une plus grande légitimité pour un plus grand nombre de cibles » dans le cadre de la prochaine attaque contre l’Iran. M. Netanyahou a accusé le Hezbollah d’être à l’origine de l’attaque de drone, bien que le groupe ait nié toute responsabilité.

Connor Freeman est rédacteur en chef adjoint et écrivain au Libertarian Institute, où il s’occupe principalement de politique étrangère. Il coanime le podcast Conflicts of Interest. Ses écrits ont été publiés dans des médias tels que Antiwar.com, Counterpunch et le Ron Paul Institute for Peace and Prosperity. Il a également participé à Liberty Weekly, Around the Empire et Parallax Views.

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