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Le PAM affirme qu’Israël autorise, au maximum, 20 camions d’aide par jour dans la région où vivent environ 440 000 personnes.
Par Sharon Zhang, Truthout

Les forces israéliennes n’autorisent qu’une poignée de camions d’aide à entrer dans le nord de Gaza chaque jour, après des semaines de blocus total de l’aide, selon l’ONU. Avec l’épuisement des fournitures essentielles, les quelque 440 000 Palestiniens encore piégés dans la région « attendent simplement de mourir », a déclaré un fonctionnaire de l’ONU.
Selon Antoine Renard, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) pour la Palestine, Israël n’autorise qu’un maximum de 20 camions d’aide par jour à entrer dans le nord de Gaza, contre une moyenne de 60 à 90 camions auparavant, ce qui était déjà loin d’être suffisant pour éviter des pénuries alimentaires catastrophiques dans la région.
En outre, au cours des deux premières semaines d’octobre, Israël a bloqué l’entrée de toute l’aide, a indiqué M. Renard dans une interview accordée à NPR. Pendant cette période, le PAM a été contraint de fermer tous ses points de distribution de nourriture, ses cuisines et ses boulangeries dans le nord de la bande de Gaza. La dernière boulangerie en état de marche, a indiqué le groupe la semaine dernière, a été bombardée par Israël et a pris feu.
Les travailleurs qui transportent le peu d’aide qu’Israël autorise à entrer sont obligés de franchir un certain nombre de barrages routiers, a déclaré M. Renard, Israël appliquant strictement les points de contrôle et interrogeant les chauffeurs de camion.
Le blocus de l’aide, combiné à l’évacuation forcée et à la campagne d’extermination d’Israël, crée une situation désastreuse dans le nord de Gaza, dont la seule issue est la mort, selon les responsables, par la famine, les attaques israéliennes ou d’autres moyens.
Dans un appel urgent publié sur les médias sociaux mardi, le directeur de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a déclaré que l’escalade du siège israélien sur la région était horrible et a condamné Israël pour avoir refusé les missions humanitaires visant à dégager les corps sur les routes ou sous les décombres.
« Notre personnel signale qu’il ne trouve ni nourriture, ni eau, ni soins médicaux. L’odeur de la mort est omniprésente, les corps gisant sur les routes ou sous les décombres », a déclaré M. Lazzarini. « Dans le nord de Gaza, les gens attendent simplement de mourir. Ils se sentent abandonnés, désespérés et seuls. Ils vivent d’une heure à l’autre, craignant la mort à chaque seconde ».
Même un cessez-le-feu temporaire et concentré permettant aux Palestiniens d’évacuer en toute sécurité pourrait sauver d’innombrables vies, selon M. Lazzarini. Bien qu’Israël ait émis des ordres de déplacement pour la quasi-totalité du nord de la bande de Gaza, les forces israéliennes prennent également pour cible ceux qui tentent de fuir.
« Au nom de notre personnel dans le nord de Gaza, j’appelle à une trêve immédiate, même pour quelques heures, afin de permettre un passage humanitaire sûr pour les familles qui souhaitent quitter la zone et atteindre des endroits plus sûrs », a déclaré le chef de l’UNRWA. « C’est le strict minimum pour sauver la vie de civils qui n’ont rien à voir avec ce conflit.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) dans le territoire palestinien occupé a également lancé un appel aux autorités israéliennes pour qu’elles autorisent les missions humanitaires à secourir les personnes piégées sous les décombres dans le nord de la bande de Gaza.
Selon le groupe, au moins trois familles, totalisant plus de 40 Palestiniens, sont enterrées vivantes sous les décombres dans le camp de réfugiés de Jabalia depuis cinq jours, après qu’Israël a bombardé les bâtiments dans lesquels elles s’abritaient. Les forces israéliennes ont à plusieurs reprises refusé l’accès à l’OCHA pour sauver les personnes piégées, alors que le groupe avertit qu’elles mourront si Israël ne leur accorde pas le passage.
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