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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Photos de l’UIT à Genève, Suisse, CC BY 2.0 https://creativecommons.org/licenses/by/2.0, via Wikimedia Commons

Voici un communiqué publié par le bureau de la présidence sud-africaine.

L’Afrique du Sud a déposé aujourd’hui, 28 octobre 2024, son mémoire devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans l’affaire relative à l’application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza (Afrique du Sud c. Israël).

Conformément au règlement de la Cour, le mémoire ne peut être rendu public. Le dépôt de ce mémoire intervient à un moment où Israël intensifie le massacre de civils à Gaza et semble maintenant vouloir suivre une voie de destruction similaire au Liban. Les mesures prises par l’Afrique du Sud depuis décembre 2023, qui ont abouti au dépôt de ce mémorial, ont suscité un vif intérêt au niveau national et international.

Le Mémorial – nom du document consignant la principale action de l’Afrique du Sud contre Israël – contient des preuves qui montrent comment le gouvernement d’Israël a violé la convention sur le génocide en encourageant la destruction des Palestiniens vivant à Gaza, en les tuant physiquement à l’aide d’un assortiment d’armes destructrices, en les privant de l’accès à l’aide humanitaire, en leur imposant des conditions de vie qui visent à leur destruction physique, en ignorant et en défiant plusieurs mesures provisoires de la Cour internationale de justice, en utilisant la famine comme arme de guerre et en poursuivant les objectifs d’Israël de dépeupler Gaza par la mort massive et le déplacement forcé de Palestiniens.

Les preuves montreront que les actes génocidaires d’Israël reposent sur l’intention spéciale de commettre un génocide, sur l’incapacité d’Israël à empêcher l’incitation au génocide, à empêcher le génocide lui-même et sur son incapacité à punir ceux qui incitent à commettre des actes de génocide et ceux qui les commettent.

Les éléments de preuve sont détaillés dans un texte de plus de 750 pages, étayé par des pièces et des annexes de plus de 4 000 pages. Le mémorial sud-africain rappelle à la communauté internationale qu’il faut se souvenir du peuple de Palestine, être solidaire avec lui et arrêter la catastrophe. La dévastation et la souffrance n’ont été possibles que parce que, malgré les actions et les interventions de la CIJ et de nombreux organes des Nations unies, Israël n’a pas respecté ses obligations internationales.

La semaine dernière, le monde a commémoré la signature de la Charte des Nations unies, il y a soixante-dix-neuf ans. Les Nations unies ont été créées pour préserver les générations futures du fléau de la guerre. Pour être à la hauteur de cette aspiration, toutes les nations doivent insister sur le respect de la charte des Nations unies et du droit international. L’action entreprise par l’Afrique du Sud et rejointe par d’autres États vise principalement à mettre fin pacifiquement à un génocide en Palestine, en demandant des comptes à Israël dans le cadre des institutions créées à cette fin par les Nations unies.

Depuis que la Charte des Nations unies existe, Israël jouit d’une impunité sans précédent pour violer le droit et les normes internationaux. La destruction continue du droit international par Israël a mis en péril les institutions de la gouvernance mondiale qui ont été créées pour tenir tous les États responsables.

Comme l’a déclaré le président Cyril Ramaphosa dans son discours à l’Assemblée générale des Nations unies cette année, « l’histoire de l’Afrique du Sud témoigne du rôle durable des Nations unies dans les affaires mondiales. En soutenant notre lutte, les Nations unies ont affirmé les principes de la Charte des Nations unies – les droits de l’homme fondamentaux, la dignité et la valeur de chaque personne, et l’égalité des droits des nations, grandes et petites ». Le président Ramaphosa a souligné que l’action de l’Afrique du Sud devant la CIJ visait à garantir que la même solidarité mondiale qui a contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud soit mobilisée pour mettre fin à l’apartheid que subissent les Palestiniens, et notamment pour mettre fin au génocide des Palestiniens.

Le génocide flagrant à Gaza est visible pour tous ceux qui ne sont pas aveuglés par les préjugés. L’Afrique du Sud exprime sa gratitude aux autres nations qui ont déposé des interventions au titre des articles 62 et 63 pour se joindre à l’affaire qui a été engagée devant la CIJ.

Nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu immédiat en Palestine, au Liban et dans toute la région, ainsi qu’au lancement d’un processus politique visant à garantir une paix juste et durable.

La lutte des Palestiniens contre l’impérialisme, l’apartheid israélien et le colonialisme de peuplement est la réalité quotidienne du peuple palestinien. Depuis 1948, il est confronté à diverses formes de colonisation, souvent soutenues par des puissances coloniales historiques et, plus récemment, par des États désireux de façonner un ordre mondial conforme à leurs intérêts. La lutte mondiale contre le colonialisme de peuplement se poursuit dans certaines parties du monde, y compris en Palestine occupée, tant à Gaza qu’en Cisjordanie.

La communauté internationale ne peut rester les bras croisés alors que des civils innocents – y compris des femmes, des enfants, des travailleurs hospitaliers, des travailleurs humanitaires et des journalistes – sont tués pour le simple fait d’être là. C’est un monde que nous ne pouvons pas accepter.

Le dossier présenté par l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice est une présentation complète des preuves accablantes de génocide à Gaza.

Le gouvernement souhaite remercier son équipe juridique pour son dévouement, ses compétences et son engagement.

Scheerpost