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Le journal israélien fait face à des restrictions après qu’Amos Schocken a dénoncé le « régime d’apartheid » en Israël et appelé à des sanctions.

Une femme montre le dernier numéro du quotidien Haaretz dont la page de couverture soulève une question sur le suicide présumé d’un prisonnier australien ayant des liens avec le Mossad, le 13 février 2013 à Jérusalem (Ahmad Gharabli / AFP).

Par Alex MacDonald

L’éditeur du journal Haaretz s’est retrouvé sous le feu des critiques du gouvernement israélien après avoir fait référence aux « combattants de la liberté » palestiniens lors d’un discours à Londres.

Amos Schocken s’exprimait lors d’une conférence à Londres dimanche lorsqu’il a tenu ces propos, qui ont suscité des appels de ministres du gouvernement à restreindre les activités du journal.

« Le gouvernement Netanyahu ne se soucie pas d’imposer un cruel régime d’apartheid à la population palestinienne », a-t-il déclaré aux participants.

« Il ne tient pas compte des coûts supportés par les deux parties pour défendre les colonies tout en combattant les combattants de la liberté palestiniens, qu’Israël qualifie de terroristes.

Suite au tollé, Schocken a clarifié ses remarques pour indiquer qu’il ne considérait pas le Hamas comme des « combattants de la liberté » et a souligné qu’il soutenait les combattants de la liberté qui n’utilisaient pas le « terrorisme ».

Néanmoins, le ministre israélien des Communications, Shlomo Karhi, a soumis jeudi une proposition appelant à un certain nombre de restrictions gouvernementales à l’encontre de Haaretz en raison des commentaires de Schocken.

Parmi les nouvelles propositions émises par le bureau de M. Karhi, le gouvernement devrait « Ne passera pas de nouveaux contrats avec Haaretz, y compris des abonnements individuels pour les employés de l’Etat, et ne renouvellera pas les contrats existants ; tous les accords actuels avec Haaretz, y compris les abonnements personnels, seront annulés dans la mesure où cela est légalement possible ».

Le texte stipule également que le Bureau gouvernemental de la publicité doit : « ordonner à Haaretz de cesser toute publicité, y compris les avis statutaires, quel que soit le statut du paiement, et demander le remboursement de tous les paiements existants. Aucune autre annonce ne sera publiée dans la revue.

La proposition est identique à celle émise par Karhi en novembre 2023, lorsqu’il a accusé le journal de saper les efforts de guerre d’Israël à Gaza.

Le ministre de la justice, Yariv Levin, a également envoyé une lettre jeudi au procureur général Gali Baharav-Miar pour lui demander des pouvoirs lui permettant de restreindre les activités de Haaretz.

« Je vous demande de me fournir d’urgence un projet de loi stipulant que les actions de citoyens israéliens visant à promouvoir ou à encourager des sanctions internationales contre Israël, ses dirigeants, ses forces de sécurité et ses citoyens constitueront un délit pénal passible de dix ans de prison », a-t-il écrit.

« Je demande en outre qu’une telle infraction en temps de guerre soit considérée comme une circonstance aggravante, permettant de doubler la peine.

Il a également cité les commentaires de M. Schocken dans son discours, dans lesquels il demandait que des sanctions soient prises à l’encontre des représentants du gouvernement israélien.

« Les appels à des sanctions contre Israël constituent une grave violation du devoir fondamental de loyauté d’un citoyen envers son pays. De telles actions favorisent une démarche visant à priver Israël de son droit à l’autodéfense », a écrit M. Levin.

Haaretz, un média de gauche qui s’est montré très critique à l’égard du gouvernement Netanyahou et qui offre un espace aux opinions pro-palestiniennes, a fait l’objet d’appels répétés à la censure de la part d’hommes politiques de droite.

MEE