Larry C. Johnson

Je sais qu’il y a beaucoup d’angoisse et de crispation en réponse aux nominations par Trump de tant d’ardents partisans du sionisme dans son administration. Pourtant, aucun de ces candidats n’a de lien de sang avec Israël. Aucun ne détient ou n’a détenu la citoyenneté israélienne. Sur ce point, Trump s’en sort mieux que Biden. Je sais, c’est une maigre consolation. Voyons le bon côté des choses : Marco Rubio ne sera plus jamais appelé « l’avocat de Netanyahou », titre actuellement détenu par Antony Blinken.

Permettez-moi de citer le sénateur John Fetterman (oui, l’auteur de l’attaque cérébrale) :

Je dois l’admettre. Fetterman a mis le doigt dessus.

Les nominations de Trump me rappellent le dernier western spaghetti de Sergio Leone, à savoir Le bon, la brute et le truand. Il est temps d’écouter la musique d’ambiance de M. Morricone, RIP.

Étant donné qu’aucun des nominés n’est en poste, nous devrons attendre et voir qui mérite d’être qualifié de bon, de mauvais ou de laid. Je tiens à réitérer un point que j’ai soulevé hier : beaucoup de choses peuvent se produire en Ukraine et au Moyen-Orient avant le 20 janvier. La plus grande surprise pourrait venir de l’Iran. À l’heure actuelle, les ardents sionistes sont convaincus qu’ils ont éliminé les défenses aériennes de l’Iran le 26 octobre et qu’il leur suffit de se promener en Iran pour détruire les dirigeants et leurs sites nucléaires potentiels. Vous ne me croyez pas ? Voici un courriel que j’ai reçu aujourd’hui de l’un de ces fous sionistes. Cette personne, qui est un citoyen américain, est convaincue que c’est ce qu’Israël va faire (du moins selon son esprit enfiévré) :

C’est pourquoi ils devront tuer tous les mollahs, comme au Liban, ainsi que la plupart des dirigeants du CGRI et de nombreux dirigeants locaux des services de sécurité, afin que le peuple puisse se révolter en toute sécurité. Israël ne peut pas se reposer et être en sécurité tant que ces gens ne sont pas tous morts et que les installations nucléaires ne sont pas totalement détruites. C’est aussi simple que cela

Oui, c’est simple. C’est très simple quand on est assis dans un fauteuil incliné dans un appartement de New York et qu’on boit un martini. Mais dans le monde réel, Israël ne peut pas avancer de cinq kilomètres à l’intérieur du Liban après presque deux mois d’efforts et ce même Israël ne peut pas arrêter les roquettes du Hezbollah et ce même Israël n’a pas réussi à pacifier Gaza après 14 mois de combats, en dépit d’une horrible campagne génocidaire. C’est absurde ! Si je partage cela avec vous, mes lecteurs (en particulier ceux qui vivent à l’étranger), c’est pour vous aider à comprendre à quel point ces gens sont fous et délirants. Ils sont hors de portée de la raison.

Permettez-moi de vous présenter un scénario. L’Iran lance un missile balistique dévastateur sur deux ou trois installations israéliennes clés de défense ou de renseignement. Contrairement au 1er octobre, l’Iran inflige des dommages importants, dont des centaines de victimes israéliennes. À ce moment-là, Israël va réagir de manière émotionnelle et tenter de riposter contre l’Iran. Si le système de défense aérienne iranien, avec l’aide de la Russie, atténue le coup israélien, Israël sera démasqué. La balle sera dans le camp des États-Unis. M. Biden autorisera-t-il les forces américaines à aider Israël à riposter ? Si c’est le cas, ses actions auront pour conséquence que les bases américaines de toute la région seront prises pour cible. Biden aura déclenché la Troisième Guerre mondiale et laissera à Trump un désordre mortel à nettoyer.

Si l’Iran réussit à causer des dommages importants aux forces américaines, ce sera un réveil dramatique pour tous les « experts » qui ont insisté sur le fait que l’Iran est faible et vulnérable. Cela obligera à changer de discours. M. Trump souhaite-t-il entamer son dernier mandat présidentiel en présidant une guerre qui pourrait obliger les États-Unis à combattre à la fois l’Iran et la Russie ? Je ne connais pas la réponse à cette question.

Ce que je suggère, c’est que des événements pourraient se produire qui obligeraient les États-Unis à changer leur façon de penser à l’égard d’Israël et de l’Iran avant que M. Trump ne prenne ses fonctions.

J’ai été heureux d’apprendre que Trump a nommé Tulsi Gabbard au poste de directeur du renseignement national. Tulsi sera ainsi dans une position privilégiée pour tenter de restaurer l’intégrité des communautés du renseignement. Pour commencer, elle est en charge du Presidential Daily Briefing. Elle veillera à ce que Trump reçoive des informations exactes. Deuxièmement, elle sera chargée de superviser tous les programmes et actions secrètes. Elle a un bon instinct et peut s’adresser directement à Trump pour l’avertir qu’il ne doit pas faire de bêtises. Rien ne garantit qu’il écoutera, mais au moins il y aura un adulte à la table.

Sonar 21