Étiquettes

, , , , ,

La vente se poursuit malgré l’instauration d’un cessez-le-feu entre l’armée israélienne et le Hezbollah cette semaine.

Par Sharon Zhang , Truthout

Le président Joe Biden rencontre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans le bureau ovale de la Maison-Blanche le 25 juillet 2024 à Washington.Andrew Harnik / Getty Images

L’administration Biden serait en train d’avancer une vente d’armes, d’une valeur de près de 700 millions de dollars, à Israël, alors que son armée poursuit son plan de nettoyage ethnique dans le nord de Gaza et malgré l’accord de cessez-le-feu qu’Israël a conclu avec le Hezbollah cette semaine.

Comme l’a d’abord rapporté le Financial Times, qui cite des personnes au fait de la vente, l’administration a notifié au Congrès qu’elle allait procéder à une vente d’armes d’une valeur de 680 millions de dollars, comprenant des milliers de JDAM et 615 bombes de petit diamètre, deux armes qu’Israël a largement utilisées dans ses attaques contre les Palestiniens de Gaza, que les experts ont qualifiées de crimes de guerre.

Cette nouvelle vente d’armes vient s’ajouter au montant record de 18 milliards de dollars d’aide militaire que l’administration Biden a déjà envoyé au cours de la première année du génocide israélien à Gaza, ainsi qu’à au moins plus d’une centaine de transferts d’armes dont l’administration n’a pas fait état publiquement.

Cette annonce intervient également au moment où les États-Unis doivent envoyer 20 milliards de dollars d’armes à Israël, notamment des avions de chasse, des JDAM et des munitions pour chars d’assaut. La semaine dernière, le sénateur Bernie Sanders (I-Vermont) a présenté une série de résolutions visant à bloquer trois parties de la vente, pour un montant total d’un milliard de dollars, mais la législation n’a reçu l’approbation que d’un cinquième du Sénat.

Les autorités américaines ont déclaré que le transfert d’armes n’était pas lié à l’accord de cessez-le-feu conclu cette semaine au Liban, qui a débuté tôt mercredi matin. Toutefois, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé, selon le Financial Times, que l’accord sur les armes n’avait été conclu que pour permettre à l’accord de se concrétiser, tout en déclarant qu’il y avait eu « d’importants retards dans les livraisons d’armes et de munitions », sans en apporter la preuve.

Les responsables américains ont nié les retards. En octobre, l’administration Biden a menacé de suspendre les transferts d’armes si Israël ne prenait pas des mesures pour améliorer la catastrophe humanitaire qu’il a créée à Gaza dans un délai de 30 jours. Au cours de cette période, les forces israéliennes ont au contraire renforcé leur blocus humanitaire, rendant la situation encore plus désastreuse – et pourtant, l’administration a déclaré qu’elle n’avait pas vu de preuve qu’elle devait retenir les armes, défiant ainsi son propre ultimatum.

Des experts, des législateurs et des défenseurs des droits des Palestiniens affirment depuis longtemps qu’il est évident que le fait de continuer à envoyer des armes à Israël constitue une violation du droit national et international en matière de droits de l’homme.

« Le président Biden passe les derniers jours de sa présidence à aller à l’encontre de la volonté de la plupart des Américains, du droit américain et du droit international », a déclaré l’International Middle East Understanding Policy Project. « Les armes incluses dans ce paquet ont été utilisées par Israël dans de nombreux crimes de guerre apparents.

Des groupes de défense des droits et des analystes ont recensé des dizaines d’incidents au cours desquels Israël a utilisé des armes américaines à Gaza et au Liban dans ce qu’ils considèrent comme de probables crimes de guerre, tandis que de nombreux experts des Nations unies ont déclaré que le simple fait d’envoyer des armes à Israël dans le cadre de son occupation illégale de la Palestine peut rendre un État complice de violations du droit international.

Cette semaine, des enquêtes menées par The Guardian et Human Rights Watch ont révélé que les forces israéliennes avaient utilisé un kit JDAM fourni par les États-Unis lors d’une attaque contre des journalistes au Liban en octobre, tuant trois d’entre eux et en blessant quatre autres dans leur sommeil. Human Rights Watch a constaté qu’Israël avait probablement délibérément ciblé des civils lors de cette attaque, ce qui en ferait un crime de guerre.

Le risque que des armes américaines soient utilisées pour commettre des crimes de guerre est toujours présent. Depuis près de deux mois, Israël mène une campagne de nettoyage ethnique et d’extermination dans le nord de Gaza, visant à détruire toutes les conditions de vie dans la région afin d’anéantir la population palestinienne qui s’y trouve encore. Dans le même temps, les forces israéliennes ont continué à bombarder le centre et le sud de la bande de Gaza et à tirer sur la population libanaise, même après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu mercredi.

Truthout