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TEHRAN, 09 décembre (MNA) – Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a déclaré que l’Iran suivait de près l’évolution de la situation en Syrie et que son approche dépendrait de la politique adoptée par les groupes militants du pays arabe à l’égard de la République islamique.
Le ministre iranien des affaires étrangères a attribué la chute du gouvernement du président Bachar al-Assad à l’incapacité de l’armée syrienne à faire face aux groupes armés qui se sont emparés de nombreuses régions, y compris la capitale Damas, lors d’une offensive éclair.
Tout était clair à mon avis, tant les analyses que les nouvelles en provenance de Syrie concernant l’offensive, a déclaré Abbas Araghchi lors d’une interview en direct à la télévision d’État dimanche soir au sujet des récents développements dans la région, ajoutant qu’il était du devoir de l’armée syrienne de contrer les groupes antigouvernementaux.
Nous savions également que les États-Unis et le régime sioniste avaient toujours comploté en coulisses pour que l’Axe de la résistance souffre l’un après l’autre, a-t-il fait remarquer.
M. Araghchi a déclaré que les services de sécurité et de renseignement iraniens étaient parfaitement au courant des agissements des groupes armés à Idlib et dans d’autres régions, et que toutes les informations pertinentes avaient été transmises au gouvernement et à l’armée syriens. « Si l’armée syrienne avait résisté, même Alep ne serait pas tombée.
La crise en Syrie était un peu naturelle après les développements à Gaza et au Liban, a déclaré le haut diplomate iranien, ajoutant : « Ce qui était surprenant, c’était l’incapacité de l’armée syrienne à faire face aux mouvements des groupes armés, et la seconde était la rapidité des mouvements ».
Se référant à sa récente rencontre avec le président syrien renversé, Araghchi a révélé que même Assad était surpris et se plaignait de l’état de sa propre armée.
Il a également évoqué les relations entre l’Iran et la Syrie, déclarant que les deux pays coopèrent depuis plus de quatre décennies et que l’un des domaines de collaboration est la résistance.
Les attaques en Syrie ont violé le processus d’Astana
Le ministre iranien des affaires étrangères a également évoqué la mission consultative de son pays dans le pays arabe, précisant que le personnel militaire iranien s’y était rendu à la demande du gouvernement syrien.
Nous avons toujours encouragé le gouvernement syrien à dialoguer avec ses opposants afin de résoudre les différends qui les opposent, et nous avons coopéré avec eux dans ce domaine uniquement en les conseillant et en les guidant, a déclaré M. Araghchi.
Le haut diplomate a ajouté que les récentes attaques allaient vraiment à l’encontre du processus des réunions d’Astana, car l’un des objectifs était qu’une fois la paix établie en Syrie, les trois pays garants que sont l’Iran, la Russie et la Turquie aideraient l’État syrien et l’opposition à avoir un dialogue politique, à discuter de réformes et d’amendements constitutionnels si cela s’avérait nécessaire.
M. Araghchi a ajouté que la position de l’Iran a toujours été de soutenir le dialogue entre le gouvernement syrien et ses opposants, malgré le fait que certains des groupes d’opposition syriens figurent sur la liste des groupes terroristes de l’ONU et que certains d’entre eux proviennent d’horizons différents.
L’effondrement de la Syrie suscite de plus en plus d’inquiétudes dans la région
M. Araghchi a indiqué qu’il avait rencontré samedi huit pays de la région, qui ont tous exprimé leur inquiétude quant au fait que la Syrie ne devrait pas se désintégrer ou devenir un moyen pour les terroristes et que Daesh ne devrait pas réapparaître.
Lors de ces réunions, nous avons insisté sur la nécessité de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie et nous avons demandé que les affrontements cessent immédiatement afin de relancer le dialogue entre le gouvernement syrien et l’opposition.
Il a cependant déclaré que la conspiration était en cours et que même des forces avaient été formées et organisées contre le gouvernement syrien.
On craint de plus en plus une guerre sectaire, une guerre civile ou, à Dieu ne plaise, la désintégration et l’effondrement complets de la Syrie et sa transformation en une plaque tournante pour les terroristes, a souligné M. Araghchi.
L’évolution de la situation en Syrie n’affaiblira pas le Hezbollah
Le ministre iranien des affaires étrangères a reconnu que le Front de résistance traversait une période difficile depuis plus d’un an, mais il a ajouté que les combattants de la Résistance avaient fait preuve d’une résistance exemplaire. La résistance est toujours présente à Gaza et le régime sioniste n’a pas encore réussi à faire libérer les captifs.
Concernant le Hezbollah, il a déclaré que malgré les coups qu’il a subis, le Mouvement de la résistance libanaise a su se réorganiser rapidement. Pourquoi le régime sioniste a-t-il accepté un cessez-le-feu ? Il n’y a pas d’autre raison que la résistance du Hezbollah qui a forcé le régime à accepter une trêve.
La résistance est une pensée, une école, et elle a connu de nombreux hauts et bas, a-t-il fait remarquer, ajoutant que les munitions, l’équipement et les installations actuels du Hezbollah sont suffisants pour sa résistance au cours des un ou deux prochaines années.
Le Hezbollah a perdu son chef, le martyr Sayyed Hassan Nasrallah, mais ce n’est pas la première fois que le mouvement traverse une période aussi difficile, a noté Araghchi, affirmant que la Résistance trouvera de toute façon son chemin parce qu’il s’agit d’un idéal et non une guerre classique, et pour cette raison, la Résistance ne peut être éliminée.
Appel à assurer la sécurité des sites diplomatiques et religieux en Syrie
M. Araghchi a indiqué que l’Iran suivait de près l’évolution de la situation et que son approche dépendrait de la politique adoptée par les groupes militants du pays arabe à l’égard de la République islamique.
Nous attendons de voir quel type de gouvernement sera établi en Syrie. Si nous parvenons à reconnaître ce gouvernement, il est naturel que nous lui fournissions l’ambassade syrienne à Téhéran, et jusqu’à ce moment-là, l’ambassadeur et le personnel actuels resteront dans leur ambassade, a-t-il déclaré.
En ce qui concerne l’ambassade iranienne, nous avons discuté avec différentes parties en Syrie pour assurer la sécurité de la mission diplomatique à Damas et du consulat à Alep, ainsi que la sécurité des lieux saints, a souligné M. Araghchi.