La Russie aura recours à des « moyens militaires encore plus forts » dans sa guerre avec l’Ukraine si les États-Unis et leurs alliés ne reconnaissent pas qu’elle ne peut pas être testée indéfiniment, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov, à Fred Pleitgen de CNN lors d’une interview exclusive.

« Les risques sont élevés et croissants, et c’est assez inquiétant », a déclaré Sergei Ryabkov lors d’une interview à Moscou, ajoutant que les tensions géopolitiques actuelles étaient inconnues, même “au plus fort de la guerre froide”.

M. Ryabkov a déclaré qu’il n’y avait « pas de solution magique » au conflit. Il a affirmé qu’il y avait un manque de bon sens et de « retenue en Occident, en particulier aux États-Unis, où les gens semblent sous-estimer notre détermination à défendre nos intérêts fondamentaux en matière de sécurité nationale ».

Le risque d’escalade militaire ne doit pas être sous-estimé et dépend des décisions prises à Washington, a déclaré M. Ryabkov, tout en citant « l’incapacité très évidente du gouvernement américain à comprendre que Moscou ne peut pas être mis sous pression indéfiniment ».

« Il arrivera un moment où nous n’aurons pas d’autre choix que de recourir à des moyens militaires encore plus puissants », a déclaré le vice-ministre, ajoutant qu’il était peu probable qu’une escalade se produise “immédiatement”.

« Mais la tendance est là.

Faisant référence à l’administration sortante de M. Biden, M. Ryabkov a déclaré que la Russie répondrait à toute provocation et « trouverait un moyen d’affirmer sa forte volonté ».

La Russie a également menacé de frapper à nouveau l’Ukraine avec le missile balistique à capacité nucléaire « Oreshnik » que Moscou a utilisé lors de son attaque généralisée contre des infrastructures énergétiques critiques à la fin du mois de novembre.

M. Ryabkov a déclaré que l’Oreshnik « n’est pas un missile balistique stratégique, mais un missile à portée intermédiaire testé au combat ».

La décision prise en 2019 par l’ancien président américain Donald Trump de retirer les États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, un accord de contrôle des armements vieux de plusieurs décennies entre les États-Unis et la Russie, a ouvert la voie au développement par Moscou de son nouvel arsenal balistique, a déclaré M. Ryabkov.

Sans la décision de M. Trump, « nous n’aurions pas d’Oreshnik entre les mains et nous serions limités dans notre capacité à développer de telles armes », a ajouté M. Ryabkov.

La Russie n’a pas eu de contact direct avec M. Trump ou son équipe concernant les commentaires antérieurs du président élu sur la fin de la guerre en Ukraine en un jour, selon M. Ryabkov. « Nous serons présents lorsqu’ils proposeront des idées, mais pas au détriment de nos intérêts nationaux », a déclaré le vice-ministre.

Abordant la possibilité de pourparlers de paix avec l’Ukraine, M. Ryabkov a déclaré que les positions des deux pays étaient incompatibles.

« Les chances de parvenir à un compromis sont nulles à l’heure actuelle. Dès que les gens à Kiev commenceront à comprendre qu’il n’y a aucune chance que la Russie aille dans le sens qu’ils ont suggéré, il pourrait y avoir des ouvertures et des opportunités.

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