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A la recherche d’un compromis autour du projet de la loi de finance 2025, le ministre de l’Economie Eric Lombard va recevoir tous les partis et groupes parlementaires. Il indique que le budget 2025 comportera bien une indexation du barème de l’impôt sur le revenu.

« En partageant les informations sur la réalité de la situation, je ferai tout mon possible pour qu'un budget soit adopté », assure le nouveau ministre de l'Economie, Eric Lombard.
« En partageant les informations sur la réalité de la situation, je ferai tout mon possible pour qu’un budget soit adopté », assure le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard. (Saboor Abdul/Reuters)

Par Nathalie Silbert

Pas de trêve de Noël pour le nouveau ministre de l’Economie et des Finances, Eric Lombard. Il y a « urgence » à redresser les finances publiques du pays. Sans attendre, le locataire de Bercy va donc inviter dès ce lundi les partis et les groupes parlementaires à venir dialoguer a-t-il annoncé dans une interview à « La Tribune Dimanche », avec un objectif affiché : celui qu’un compromis soit trouvé, permettant d’éviter une nouvelle censure du projet de budget.

« En partageant les informations sur la réalité de la situation, je ferai tout mon possible pour qu’un budget soit adopté », appuie-t-il. Pas question de risquer un nouveau couac politique, ce qui s’était passé avec son prédécesseur Antoine Armand qui avait envisagé de ne pas travailler avec les députés RN sur la préparation du budget 2025, avant de devoir rétropédaler.

Avec Amélie de Montchalin, qui a hérité du portefeuille des Comptes publics, Eric Lombard recevra tout le monde. « L’ordre de passage dépendra de leurs disponibilités, et la configuration sera celle qu’ils souhaitent », souligne le ministre, jugeant que « tous les élus, quel que soit leur bord politique, sont dépositaires de l’intérêt du pays ». La porte « restera ouverte jusqu’au 14 janvier prochain, date du discours de politique générale » du Premier ministre François Bayrou, mais « également ensuite ». « Les résultats de ce dialogue » lui seront présentés, « pour qu’il [s] se tradui [sent] en propositions du gouvernement ».

Déficit « un peu au-dessus » de 5 % du PIB

La première interview de l’ancien patron de la Caisse des Dépôts confirme la volonté du gouvernement de revenir à un déficit public « un peu au-dessus de 5 % » du PIB en 2025 « de façon à protéger la croissance », dit-il. A ce stade, le ministre maintient l’objectif du gouvernement précédent qui visait une hausse du PIB de 1,1 % en 2025.

Sur la méthode, Eric Lombard réaffirme la ligne déjà dessinée par François Bayrou lors de ses premières interventions. Cela doit « passer davantage par des réductions de dépenses publiques que par la fiscalité » insiste-t-il. Les hausses d’impôts devront « être très limitées ». Ainsi, le budget 2025 comportera bien une indexation du barème de l’impôt sur le revenu. En clair, « les Français qui ne paient pas d’impôt sur le revenu aujourd’hui n’en paieront donc pas demain ».

S’agissant des entreprises, « le seul lieu où on crée de l’emploi et de la richesse », selon François Bayrou, l’hôte de Bercy a également cherché à rassurer, promettant d’être « très attentif » à leur situation. « Elles attendent de la visibilité sur l’environnement fiscal et économique », reconnaît-il. Enfin, sur le sujet épineux des retraites, le ministre « émet une condition » à un possible aménagement : les discussions « ne doivent pas alourdir le déficit de l’assurance vieillesse ». Il y a « du grain à moudre à l’intérieur de cette contrainte », veut-il croire.

Nathalie Silbert

Les Echos