Jimmy Carter a été le dernier président à ouvrir activement le gouvernement à la participation des groupes de citoyens. Juste après son élection en novembre 1976, il a accepté de s’adresser à une immense salle de bal d’un hôtel de Washington remplie de défenseurs locaux et nationaux de la cause citoyenne. Ce fut un grand succès qui n’a jamais été répété par les présidents élus qui lui ont succédé. M. Carter a ensuite choisi des leaders civiques et d’autres solides progressistes pour diriger des agences de régulation telles que la NHTSA, l’EPA, l’OSHA, la FTC, et pour occuper d’autres postes élevés au sein du gouvernement. À partir de 1981, Ronald Reagan a sapé de nombreuses initiatives de l’administration Carter en matière de santé et de sécurité.

M. Carter a également été le dernier président à reconnaître authentiquement les droits des Palestiniens et à accuser le gouvernement israélien d’imposer un système d’apartheid (« pire qu’en Afrique du Sud », a-t-il déclaré) à la Palestine. Cependant, il n’a pas réussi à convaincre Israël d’accepter un accord de paix global, incluant la création d’un État palestinien, et a dû se contenter d’un traité de paix entre l’Égypte et Israël.

Le citoyen Carter est sans conteste le plus grand de nos anciens présidents. Pendant plus de 40 ans, son infatigable éthique de travail a été mise à profit pour faire progresser les efforts de paix, lancer des programmes de santé dans les pays en développement, superviser des élections équitables à l’étranger et, avec Rosalynn, rejoindre Habitat for Humanity en tant que travailleur manuel (il était un expert en menuiserie, parmi ses nombreuses compétences) pour construire des maisons dans tout le pays pour les familles dans le besoin.

L’éventail des intérêts exprimés dans ses 32 livres et conférences révèle un homme de la Renaissance humble, pratique et orienté vers les résultats. Sa compassion et son honnêteté imprègnent le Centre Carter jusqu’à aujourd’hui.

Il a nourri les normes de décence personnelle et civique, de dialogue, de vérité et de travail pour une société juste, exprimant sa foi chrétienne dans l’action.

Comparez la vie de Jimmy Carter avec les politiciens rances, corrompus et lâches qui gâchent aujourd’hui le paysage de Washington.

La politique étrangère et intérieure de Jimmy Carter fait l’objet de critiques légitimes que d’autres examineront. Mais dans l’ensemble, son héritage continuera à inspirer les générations futures d’Américains à élever leurs attentes et à s’efforcer de les atteindre avec un dévouement et un engagement civiques.

J’ai toujours été impressionné par l’efficacité avec laquelle il utilisait son temps chaque jour et j’ai été réellement surpris par sa productivité incessante. À lui seul, ce livre aurait mérité d’être publié par M. Carter, n’eût été son humilité sincère.

Ralph Nader