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Moon Of Alabama

J’avais manqué ce vendredi l’information sur l’Iran :

L’envoyé de Trump en Ukraine déclare que le monde doit rétablir une « pression maximale » sur l’Iran

PARIS, 11 janvier (Reuters) – Le monde doit revenir à une politique de « pression maximale » contre l’Iran pour en faire un pays plus démocratique, a déclaré Keith Kellogg, le nouvel envoyé en Ukraine du président américain élu Donald Trump, lors d’une manifestation de l’opposition iranienne à Paris samedi.

M. Trump a promis de revenir à la politique qu’il avait menée lors de son précédent mandat et qui visait à ruiner l’économie iranienne pour forcer le pays à négocier un accord sur son programme nucléaire, son programme de missiles balistiques et ses activités régionales.

« Ces pressions ne sont pas seulement cinétiques, elles ne sont pas seulement militaires, elles doivent aussi être économiques et diplomatiques », a déclaré le lieutenant-général à la retraite Kellogg, qui devrait être l’envoyé spécial de M. Trump pour l’Ukraine et la Russie, au groupe d’opposition iranien basé à Paris, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI).

Il a déclaré qu’il existait une opportunité de « changer l’Iran pour le meilleur », mais que cette opportunité ne durerait pas éternellement.

« Nous devons exploiter les faiblesses que nous constatons aujourd’hui. L’espoir est là, l’action doit l’être aussi ».

Je m’interroge sur le caractère officiel de cette déclaration. Kellogg, qui est censé être l’envoyé de Trump pour l’Ukraine, parle-t-il au nom de la future administration Trump ?

La manifestation de l’opposition iranienne à Paris a été organisée par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), également connu sous le nom d’organisation terroriste MEK. Cette organisation a combattu aux côtés de l’Irak lors de la guerre Iran-Irak et a ensuite été impliquée dans plusieurs incidents terroristes ayant fait de nombreuses victimes en Iran.

Le MEK a une structure semblable à celle d’une secte. Elle est, du moins en partie, financée par les États-Unis et Israël. Elle « invite » régulièrement d’anciens responsables occidentaux à fulminer contre l’Iran lors de ses manifestations, tout en leur versant de généreux honoraires de conférencier.

Kellogg semble être l’un de leurs « invités » réguliers et bien payés :

M. Kellogg a déjà pris la parole lors d’événements organisés par le NCRI, la dernière fois en novembre, mais sa présence à Paris, même si c’est à titre personnel, suggère que le groupe a l’oreille de la nouvelle administration américaine. Il a reporté un voyage dans les capitales européennes au début du mois jusqu’après l’investiture de Trump le 20 janvier.

Le futur secrétaire d’État américain Marco Rubio a également pris la parole lors d’événements organisés par le CNRI dans le passé. Le groupe a appelé à plusieurs reprises à la chute des autorités iraniennes en place, bien que l’on ne sache pas exactement dans quelle mesure il est soutenu en Iran.

Le MEK ne bénéficie d’aucun soutien en Iran.

Je doute des affirmations selon lesquelles l’Iran est fort. Mais je doute également des affirmations selon lesquelles l’Iran est faible. C’est un grand pays doté de nombreuses ressources et d’une population nombreuse et bien éduquée.

Kellogg, comme beaucoup, semble sous-estimer ce que l’Iran peut faire.

Sa phrase, « ces pressions ne sont pas seulement cinétiques, elles ne sont pas seulement militaires, elles doivent aussi être économiques et diplomatiques », est un peu bizarre. Quelles sont les pressions cinétiques que les États-Unis exercent sur l’Iran ? Je n’en vois aucune d’importance et s’il y avait une quelconque « pression cinétique », l’Iran riposterait certainement. Sa position dans le golfe Persique rendrait les choses douloureuses.

Kellogg devrait le savoir. Il convient également de noter que M. Kellogg a déjà critiqué l’ancien conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, John Bolton, pour avoir tenté de déclencher une guerre avec l’Iran.

Ainsi, son discours devant le MEK me semble peu sérieux. Je doute également qu’il parle au nom de la future administration Trump.

Nous savons pas encore quelles politiques en ce qui concerne l’Iran l’administration Trump entrera réellement en vigueur.

Il est évident que le Netanyahou israélien veut que les États-Unis lancent une guerre contre l’Iran. Trump en est parfaitement conscient. Il y a trois jours, il a posté une vidéo d’une conférence donnée par Jeffrey Sachs à Cambridge Union. Dans cette vidéo, Sachs déclare clairement que c’est Netanyahoo qui a entraîné et entraîne encore les États-Unis dans des guerres au Moyen-Orient.

En publiant cette vidéo, Trump a clairement mis en garde Netanyahou contre les jeux de ce genre. Je doute donc que Trump veuille faire quoi que ce soit de « cinétique » contre l’Iran.

Des sanctions ? – Oui – « Pression maximale » ? – Oui !

Et alors ?

La République islamique fait l’objet de sanctions depuis sa création. Elles ont entravé sa croissance, mais ne l’ont jamais obligée à céder aux exigences des États-Unis.

L’Iran fait également partie des BRICS et entretient des relations économiques bien développées avec la Chine et la Russie. Vendredi, se rendra à Moscou le président iranien Masoud Pezeshkian où il signera un nouveau pacte de partenariat global avec la Russie qui, dit-on, couvrira également les aspects militaires de la relation.

Elle permettra à l’Iran d’être encore plus à l’abri des sanctions.

MOA