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Adélie Reginster

Le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte a tenu à avertir les pays de l’organisation que les armes russes pouvaient très bien les atteindre, bien qu’ils aient le sentiment de se situer assez loin de la Russie. Il nie le côté alarmiste de ses déclarations.
Ce dimanche, Mark Rutte s’est exprimé dans l’émission « Buitenhof » à propos de la menace russe vis-à-vis de l’Occident. Il a réaffirmé que les pays membres de l’OTAN devaient investir davantage dans la défense européenne. Le Néerlandais a tenu des propos que l’on peut qualifier d’alarmistes, bien qu’il s’en défende, a rapporté AD.
« Ne vous laissez pas endormir, dans cette partie de l’OTAN, par l’idée que nous sommes plus éloignés de la Russie que la Finlande ou la Lituanie », a déclaré Mark Rutte, ajoutant que « nous sommes tous en danger si nous n’agissons pas ». Et pour cause : selon le secrétaire général de l’OTAN, « les armes russes les plus récentes arrivent à grande vitesse, et pourraient également arriver jusqu’ici si nécessaire ». « La bonne nouvelle, c’est que si nous investissons davantage dans les mois à venir, nous pourrons éviter d’avoir une force de dissuasion insuffisante dans quatre ou cinq ans », a-t-il ajouté.
La Russie est préparée à la guerre
Il estime qu’actuellement, la force de dissuasion européenne est encore assez forte, ce qui fait que Vladimir Poutine ne se risquera pas à attaquer des pays de l’OTAN comme la Lituanie ou la Pologne, voire les Pays-Bas. Mais Mark Rutte maintient que l’économie russe « est préparée à la guerre », plus que l’Europe occidentale. « Il suffit de voir à quelle vitesse la Russie s’arme aujourd’hui. 40 % de son budget public est consacré à la défense. Nous sommes sérieusement à la traîne. […] Il n’y a pas de temps à perdre, nous sommes pressés », a alerté le Néerlandais.
Il n’estime pas ses propos alarmistes, il juge qu’en tant que secrétaire général de l’alliance, il se doit d' »informer » les habitants des pays membres sur ce qu’il se passe dans le monde : « Mon travail ne consiste pas à créer de faux espoirs. Si je vois quelque chose, je dois le partager. C’est la démocratie ». Pour lui, la participation des pays de l’OTAN à la défense devrait monter « entre 3 et 4 % » du PIB. Actuellement, la part préconisée par l’organisation est de 2 %.