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Edouard Husson

Je vous disais hier: l’Ukraine et Israël sont comme les deux bastions où se réfugient les néoconservateurs dans l’espoir de faire capoter la révolution jacksonienne de Donald Trump. Concentrons-nous aujourd’hui sur les bâtons dans les roues de la Maison Blanche pour l’empêcher de faire démarrer des négociations avec Moscou. Les responsables de la Conférence sur la Sécurité de Munich ont refusé d’accréditer la délégation russe qui devait venir rencontrer le président Vance. Un peu plus tôt, l’Ukraine avait accusé la Russie d’avoir envoyé un drone sur le sarcophage de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Il s’agit d’une provocation réalisée avec l’aide logistique de la Grande-Bretagne. En réalité, je vais ajouter deux autres capitales: il va falloir envisager un quadrilatère Tel-Aviv-Kiev-Bruxelles-Londres pour comprendre la guérilla des globalistes contre Trump et son administration dans les prochains mois.

Il faut bien écouter le discours du vice-président Vance à la Conférence de Munich:
(…) La menace qui m’inquiète le plus vis-à-vis de l’Europe n’est pas la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. Ce qui m’inquiète, c’est la menace intérieure. Le recul de l’Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales : des valeurs partagées avec les États-Unis d’Amérique.
J’ai été frappé par le fait qu’un ancien commissaire européen se soit récemment exprimé à la télévision et se soit réjoui que le gouvernement roumain vienne d’annuler des élections entières. Il a averti que si les choses ne se déroulaient pas comme prévu, la même chose pourrait se produire en Allemagne.
Or, ces déclarations cavalières choquent les oreilles américaines. Depuis des années, on nous dit que tout ce que nous finançons et soutenons l’est au nom de nos valeurs démocratiques communes. Tout, de notre politique envers l’Ukraine à la censure numérique, est présenté comme une défense de la démocratie. Mais lorsque nous voyons des tribunaux européens annuler des élections et de hauts fonctionnaires menacer d’en annuler d’autres, nous devons nous demander si nous nous imposons des normes suffisamment élevées. Et je dis « nous », car je crois fondamentalement que nous sommes dans la même équipe. (…)
La révolution de Trump est d’abord une révolution de politique intérieure. Elle vise à démanteler l’emprise des élites globalistes sur les Etats-Unis. Et la nouvelle administration américaine s’attaque aux réseaux globalistes en Europe, parce qu’ils constituent une position de repli des globalistes américains.
La délégation russe à la Conférence de Munich n’a pas été accréditée
Je m’appuie sur deux dépêches du Hal Turner Radio Show, l’une des meilleures sources américaines pour suivre la lutte entre l’équipe Trump et les globalistes. Tout d’abord, il s’agit de la conférence de Munich:
L’OTAN, l’Union européenne et l’Allemagne en particulier ont ouvertement défié le président Donald Trump en refusant d’accréditer une délégation russe pour assister à la conférence de Munich sur la sécurité. Le vice-président JD Vance est arrivé à Munich ce matin.
Plus tôt cette semaine, lors d’un appel téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump, les deux dirigeants ont convenu qu’il y aurait des contacts entre les deux pays aujourd’hui, lors de la conférence de Munich.
Lorsque les Russes ont demandé l’autorisation d’envoyer leur délégation en Allemagne, on leur a répondu que la Russie « n’était pas accréditée pour assister à la conférence ». Les Russes ne peuvent donc pas être présents pour rencontrer le vice-président américain.
Il est clair que quelqu’un en Europe sabote intentionnellement l’effort de paix du président Trump. Il y a donc actuellement une intense activité aux États-Unis, avec un contingent important à la Maison Blanche exhortant le président à commencer à rappeler les troupes américaines d’Europe afin que les Européens puissent avoir une idée plus réaliste de ceux avec qui ils jouent.
Zelensky voudrait provoquer un incident nucléaire dont accuser la Russie
Les lecteurs du Courrier des Stratèges connaissent bien le sujet: nous avons plusieurs fois averti sur les tirs ukrainiens contre la centrale nucléaire de Zaporojie. La nuit dernière, c’est Tchernobyl qui a été visé par un drone ukrainien.
Dans la nuit, un drone transportant des explosifs a frappé le sarcophage nucléaire qui recouvre le réacteur en fusion sur le site de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Ce sarcophage en ciment scelle la fuite de radiations en cours depuis le réacteur détruit.
L’Ukraine a immédiatement accusé la Russie, affirmant avoir trouvé le moteur d’un « drone russe Shahed » sur le site de l’explosion.
Un petit incendie sur le lieu de l’explosion a été rapidement éteint. Il n’y a pas de fuite radioactive due à l’explosion.
Cela survient juste un jour après que les États-Unis ont clairement indiqué que l’Ukraine ne pouvait pas faire partie de l’OTAN et que les troupes américaines n’entreraient PAS en Ukraine dans le cadre d’un quelconque plan de paix.
Il semble clair pour la plupart des observateurs avertis que l’Ukraine, l’Union européenne et en particulier le Royaume-Uni s’engagent désormais dans des efforts visant à provoquer une fuite de radiations, afin de déclarer l’article 5 de l’OTAN, la légitime défense collective et la FORCE d’une véritable guerre entre l’OTAN et la Russie.
( Remarque de Hal Turner : Si nous pensions auparavant que le danger d’une troisième guerre mondiale était grand, il semble que nous n’ayons encore rien vu. Il semble que l’Ukraine – probablement sous l’impulsion des Britanniques – fera désormais tout ce qu’elle peut pour provoquer intentionnellement une telle guerre. )
Pourquoi Hal Turner désigne-t-il les Britanniques? Il est peu probable que l’armée américaine prenne une initiative qui aille contre la volonté du président Trump d’explorer la possibilité d’une entente avec la Russie. La France – nous y reviendrons – aurait, selon des rumeurs insistantes, connu un gros revers à Odessa où des conseillers militaires et volontaires français auraient été visés il y a quelques jours. Il reste donc le troisième « usual suspect », les Britanniques.
Pour comprendre ce qui est en jeu, je renvoie à un texte intéressant d’Alex Krainer, il y a quelques jours, qui rappelle combien le globalisme américain est un résultat de l’emprise britannique sur les élites américaines: non seulement la révolution américaine s’est faite contre l’influence britannique mais on peut dire la même chose sur la Guerre de Sécession, au terme de laquelle Lincoln impose le protectionnisme contre le libre-échange britannique.
L’entrée des Américains dans les deux guerres mondiales doit beaucoup à l’influence britannique. Le renoncement progressif des Etats-Unis au protectionnisme et la financiarisation des l’économie sont le résultat d’une coopération des élites américaines et britanniques – en particulier l’influence de Margaret Thatcher sur Ronald Reagan a été décisive. Depuis la chute du Mur de Berlin, les Britanniques ont été de toutes les guerres américaines – rappelons-nous Tony Blair véritablement hystérique pour déclencher la guerre d’Irak ou Boris Johnson détournant les Ukrainiens de signer l’accord d’Istanbul début avril 2022.
Aujourd’hui où les élites globalistes ont gâché le Brexit voté par la population britannique, que leur reste-t-il sinon le globalisme? Est-il donc absurde de penser, comme Hal Turner, que l’armée britannique est derrière la provocation de Tchernobyl?
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