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Deux analystes, Ihab Jabarin et Elias Hanna, ont déclaré à la chaîne arabe Al-Jazeera que les récentes explosions à Tel Aviv pourraient être fabriquées pour atteindre les objectifs israéliens.
Deux analystes ont suggéré que les explosions qui ont frappé trois bus dans la zone de Bat Yam, au sud de Tel Aviv, pourraient être « fabriquées et constituer une tentative de tromperie », à la lumière des tensions internes en Israël à la suite du retour de prisonniers dans des cercueils et des accusations contre le gouvernement de les avoir trahis.
L’écrivain israélien Ihab Jabarin s’est interrogé sur la conclusion rapide des Israéliens selon laquelle les explosions étaient de nature nationaliste, se demandant à qui cela profiterait un jour où tous les regards étaient tournés vers Israël à la suite de la remise des corps de ses prisonniers.
Dans une interview accordée à la chaîne arabe Al-Jazira, M. Jabarin a rappelé les attentats à la bombe ordinaires des années précédentes, qui n’ont été revendiqués par aucune partie, mais dont l’élément marquant à l’époque était le moment choisi pour les commettre. Israël utilisait ces événements lorsqu’il était confronté à une crise politique et s’en servait souvent comme prétexte.
M. Jabarin a émis l’hypothèse qu’Israël pourrait exploiter les explosions pour renforcer son discours et poursuivre ses ambitions en Cisjordanie, ainsi que son désir d’atteindre ses objectifs dans la guerre contre Gaza et de désarmer la résistance.
Selon M. Jabarin, les explosions pourraient inciter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à limoger le chef du Shin Bet, Ronen Bar, à la suite des pressions exercées par la coalition de droite au pouvoir, qui ont conduit à la démission du chef d’état-major Herzl Halevi.
Le spécialiste des affaires israéliennes a parlé d’un mépris évident pour la situation, concluant qu’il y a une « exagération systématique des capacités palestiniennes sous prétexte qu’elles menacent l’existence de l’État nucléaire ».
Jeudi soir, la police israélienne a signalé des explosions dans trois bus dans la région de Bat Yam, au sud de Tel Aviv. Elle a déclaré que « cinq engins explosifs ont été posés au sud de Tel Aviv, dont certains ont explosé », ajoutant que les explosions dans les bus sont soupçonnées d’avoir un motif nationaliste.
Les médias israéliens ont rapporté que les enquêtes initiales montrent que les explosions ont été causées par des engins explosifs, la police menant des recherches et des ratissages pour trouver des suspects susceptibles d’avoir placé les explosifs dans les bus.
Le général de brigade Elias Hanna, expert militaire, a noté que la réaction israélienne aux explosions témoignait d’un sentiment de panique, soulignant l’échec des services de renseignement israéliens qui ont demandé aux chauffeurs de bus de rechercher des explosifs.
Il a critiqué la présentation par l’armée israélienne d’une bombe désamorcée et l’accent mis sur l’écriture arabe qu’elle contenait, déclarant que cela était illogique d’un point de vue militaire.
M. Hanna n’a pas exclu la possibilité que les explosions aient été fabriquées et qu’il s’agisse d’une tentative trompeuse, étant donné qu’il n’y a pas eu de blessés ni de morts, afin d’atteindre des objectifs futurs. Il a établi un parallèle avec la tentative d’assassinat de l’ambassadeur d’Israël à Londres en 1982, qui avait été imputée aux Palestiniens pour servir de prétexte à l’invasion de Beyrouth.
Le journal israélien Jerusalem Post a cité la police israélienne, qui a déclaré que l’attaque semble être « de nature terroriste », car trois engins explosifs ont été trouvés dans trois bus vides.
Channel 12 a rapporté que deux bombes non explosées ont été trouvées sur deux autres sites.
Le site d’information Walla a cité des sources indiquant que les engins explosifs trouvés au sud de Tel Aviv devaient exploser simultanément vendredi matin. La radio de l’armée israélienne a déclaré que l’évaluation actuelle de la sécurité indique que la tentative d’attentat à la bombe provenait de Cisjordanie.
L’opération militaire israélienne dans les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie dure depuis un mois, au cours de laquelle des dizaines de Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont été tués. Les forces israéliennes ont également rasé de vastes zones des camps de Tulkarm, Nour Shams et Jenin, démoli et incendié des centaines de maisons et forcé des dizaines de milliers de Palestiniens à fuir.
Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a déclaré qu’il avait « ordonné à l’armée d’intensifier ses activités pour contrecarrer le terrorisme dans le camp de réfugiés de Tulkarm et dans tous les camps de Cisjordanie ».
Le journal israélien Israel Hayom a rapporté qu’un haut fonctionnaire du bureau du Premier ministre a déclaré que M. Netanyahou considérait les explosions avec une grande inquiétude et que le Premier ministre « ordonnerait une opération offensive sévère en Cisjordanie ».